«NON À LA VIOLENCE CONTRE LES ENFANTS MAPUCHE»: MANIFESTATION LORS DU CARNAVAL DE SANTIAGO DU CHILI. PHOTO PAULA LÓPEZ DEVIA |
Début janvier, Werner Luschinger et sa femme ont péri dans l’incendie criminel de leur maison. Cet attentat marque l’apogée d’un conflit latent entre propriétaires terriens blancs et communautés aborigènes mapuches autour de la restitution de «terres illégalement acquises».
Adam Luschinger a quitté en 1883 le petit village d’Engi, dans le canton de Glaris, pour s’installer dans le sud du Chili. La maison qu’il y a jadis construite a été entièrement dévorée par les flammes le 4 janvier de cette année. Son petit-fils Werner et son épouse ont péri dans l’incendie. Une seule personne a jusqu’ici été arrêtée, un chaman mapuche retrouvé blessé par balle près de la scène du crime. Selon les médias chiliens, Werner Luschinger s’est défendu avec une arme à feu face aux assaillants qui sont venus incendier sa maison à l’aube.
Les communautés mapuche nient leur implication et dénoncent un complot des forces de sécurité ou des paramilitaires d’extrême-droite. Depuis cet incendie, la présence policière a été renforcée dans la région et de nombreuses perquisitions ont été menées dans les habitations des communautés mapuche. Des exactions à l’encontre de femmes et d’enfants ont été rapportées.
La minorité ethnique mapuche revendique la réparation des injustices subies, un territoire autonome et de véritables négociations avec le gouvernement. L’autonomie ne signifie pas nécessairement l’expulsion des propriétaires blancs, car il est possible de dialoguer avec les «chrétiens», a affirmé le chef mapuche José Santos Millao.