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COUVERTURE « LA VIDA NUEVA », (LA VIE NOUVELLE) |
Denis CardinauxLors d'un entretien récent (juin 2013), le poète Raúl Zurita – qui volontiers se déclare athée mais ajoute immédiatement que « ce n’est pas aussi simple » – nous confiait que l’un des mots qu'il aimait le plus était : "compassion". Ces deux inscriptions tombales, en dépit de l’irrémédiable, traversent la mer et nous donnent le pressentiment d’une étreinte qui déjà commence sans que nous ne le sachions, malgré les affres de l’histoire et les peurs de « ta propre nuit ».
Inscription 125
Laisse-moi t’annoncer, alors, la vie nouvelle.
Allons, écoute, il importe peu
qu’elle ne soit pour l’heure que le passage
du vent dans les feuilles
(des préhistoires, des empires, des famines,
des cités fortifiées passent en sifflant
entre les feuilles)
Quelque chose de lointain frappe au carreau.
Dans un autre temps, j’aurais cru que ce n’était
qu’une pierre ; aujourd’hui je sais qu’une pierre
fait aussi partie de ce que je te dis
Laisse-moi, alors, t’annoncer ce qui est nouveau,
ainsi, comme si, soudain, je te prenais entre
mes bras et ce serait le vent
et tu ne le saurais pas
comme si c’était toi-même qui parlais
et tu ne le saurais pas
comme si c’était la mer et tu ne le saurais pas