mercredi, juillet 07, 2021

COVID-19 : QUATRE QUESTIONS SUR LE NOUVEAU VARIANT LAMBDA ARRIVÉ EN EUROPE

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ILLUSTRATION

Le variant Lambda, détecté au Pérou en décembre 2020, a été classé comme "variant à suivre" par l'Organisation mondiale de la santé.

Mathilde Loire

Il est moins connu que le variant Delta mais il est désormais présent dans au moins 27 pays différents. Le variant C.37 du SARS-CoV-2, ou "variant Lambda", désigné le 14 juin et classé "variant à suivre" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), est notamment présent en Europe. Et son ensemble de mutations "inhabituelles" déconcerte les scientifiques, rapporte le quotidien économique britannique Financial Times. 

D'où vient-il ?

Selon l'OMS, les premiers échantillons répertoriés du variant Lambda l'ont été au Pérou, en décembre 2020. L'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), citée par Euronews, a déclaré que le variant Lambda représentait plus de 80% des cas de Covid-19 recensés au Pérou en mai et en juin, et plus de 30% au Chili. 

Où circule-t-il ?

Une étude de l'université de Santiago, au Chili, note que la présence de ce variant a été rapportée dans plus de 20 pays en juin 2021, notamment de l'Amérique du Sud, et en particulier au Chili, au Pérou, en Équateur et en Argentine.  

Le variant Lambda est désormais présent en Europe, et notamment au Royaume-Uni. L'agence de santé anglaise Public Health England (PHE) a déclaré avoir détecté six cas dus au variant Lambda entre le 23 février et le 7 juin, rapportait Reuters le 25 juin. Cinq cas étaient des personnes ayant voyagé à l'étranger.  

Neuf jours après la désignation du variant par l'OMS, la PHE a annoncé qu'il s'agissait d'un "variant en cours d'investigation" en raison de ses mutations. Dans son bulletin du 2 juillet, l'agence indiquait que 8 cas dus au variant Lambda avaient été recensés en Grande-Bretagne. Mais ce chiffre est sans doute sous-estimé, selon le quotidien britannique The Independent. 

Est-il dangereux ?

Pablo Tsukayama, docteur en biologie moléculaire de l'université Cayetano Heredia au Pérou, a affirmé au site de Deutsche Welle, la radio à diffusion internationale allemande, que le variant Lambda "est devenu le variant dominant au Pérou en très peu de temps". Selon lui, une infection sur 200 était due au Lambda lorsque celui-ci a été répertorié en décembre. À la fin du mois de mars "il représentait 50% des échantillons prélevés à Lima", la capitale du Pérou, "et maintenant c'est environ 80%. Cela suggère un taux de transmission plus haut que les autres variants", explique-t-il au Financial Times.  

Pour autant, les scientifiques n'ont pas encore atteint de consensus sur la dangerosité du variant Lambda. "Pour le moment il n'y a pas de preuve qui suggère qu'il est plus agressif que les autres variants", a déclaré au Financial Times Jairo Méndez Rico, conseiller sur les infections virales émergentes à l'OPS. 

Résiste-t-il aux vaccins ?

Après l'avoir désigné comme "variant en cours d'investigation", la PHE a reconnu que le variant Lambda était peut-être plus dangereux, mais a averti que davantage d'études étaient nécessaires et que rien ne prouvait qu'il était plus résistant aux vaccins.  

Dans leur étude, les virologues de l'université de Santiago au Chili ont effectué des tests sur des soignants chiliens ayant reçu deux doses de CoronaVac, développé par le laboratoire chinois Sinovac. Leurs résultats suggèrent que le variant Lambda est davantage en mesure de neutraliser les anticorps fournis par le CoronaVac que le variant Alpha, ou dit "britannique", ou le Gamma, dit "brésilien". Une autre étude publiée le 3 juillet par l'école de médecine NYU Grossman, suggère, elle, que les vaccins sont en réalité efficaces contre le variant. Aucune des deux études n'a encore été examinée par les pairs. Il faudra donc attendre des études supplémentaires pour en savoir plus sur la résistance aux vaccins de ce variant et sa dangerosité. 

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