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CHILI : LE SECOND TOUR DE LA PRÉSIDENTIELLE 2021 |
Rarement scrutin aura été si serré au Chili. Mais le suspens s’est arrêté à 23h26 ce dimanche. Le candidat d’extrême droite Antonio Kast a officiellement reconnu la victoire du représentant de la gauche progressiste Gabriel Boric.
« J
e viens de parler à Gabriel Boric et l’ai félicité pour son grand triomphe. Il est aujourd’hui le président élu du Chili et mérite tout notre respect et notre collaboration constructive. Le Chili passe toujours en premier », a écrit sur son compte officiel Twitter Antonio Kast. Gabriel Boric le devance de 10 points, avec 55 % des suffrages contre 45 % dans les près de 70 % des bureaux de vote où les bulletins ont été dépouillés.
PHOTO TWITTER |
Les bureaux de vote avaient fermé dimanche à 21h00 GMT. Il n’y avait plus qu’à attendre qui des deux candidats aux projets de société diamétralement opposés serait président. Le dépouillement, traditionnellement bien organisé au Chili a révélé une course serrée. Les finalistes de ce second tour pour désigner le successeur de Sebastian Piñera étaient au coude-à-coude comme dans les derniers sondages, pour ce duel inédit depuis le retour à la démocratie en 1990.
Les 15 des 19 millions de Chiliens appelés aux urnes se sont majoritairement déplacés dans la matinée, une vague de chaleur frappant leur pays, avec plus de 35 degrés relevés dans la capitale Santiago. Le candidat de la gauche progressiste, Gabriel Boric, attendra le résultat dans le centre de Santiago où une grande fête est prévue en cas de victoire. José Antonio Kast, pour l’extrême droite, réunira de son côté ses soutiens dans un quartier huppé de l’est de la capitale.
« Accepter la défaite»
Gabriel Boric, député depuis 2014, dirige une coalition de gauche avec le Parti communiste. Il se présentait comme le candidat du changement et l’héritier politique du mouvement de 2019 pour davantage de justice sociale dans le pays le plus inégalitaire de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Âgé de 35 ans, l’âge minimum pour se présenter, l’ex-leader d’un mouvement étudiant en 2011 n’était pas attendu dans le sprint final il y a quelques mois seulement.
« Il est possible de faire un Chili plus humain, plus digne, plus égalitaire », a déclaré celui qui veut le transformer en un « État-providence » après avoir voté dans sa ville natale de Punta Arenas, dans l’extrême sud, sur le détroit de Magellan. « Si nous perdons, nous le reconnaîtrons (…) Nous respecterons le résultat, quel qu’il soit, sans installer le voile du doute. Mais nous allons gagner et attendons une reconnaissance réciproque de la part de notre adversaire », a-t-il ajouté.
Il faisait allusion aux craintes que José Antonio Kast ne conteste la validité du processus électoral, comme l’ex-président américain Donald Trump qu’il dit admirer autant que celui du Brésil Jair Bolsanoro. Il ne l’a pas fait finalement. Il avait pourtant annoncé qu’en cas de défaite, il pourrait ne pas reconnaître le résultat de l’élection si l’écart entre les deux candidats était inférieur à 50 000 voix.
«L'ESPÉRANCE A BATTU LA PEUR » |