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PIER PAOLO PASOLINI LORS DU TOURNAGE DU FILM "LE DÉCAMÉRON" 22 AVRIL 1971 PHOTO VITTORIANO RASTELLI |
1975 - 2 NOVEMBRE - 2023
QUARANTE-HUITIÈME ANNIVERSAIRE
DE LA MORT DE PIER PAOLO PASOLINI
Pier Paolo Pasolini fut un écrivain, poète, peintre, journaliste, traducteur, dramaturge, artiste visuel, acteur, scénariste et réalisateur italien, né le 5 mars 1922 à Bologne, et assassiné dans la nuit du 1er au 2 novembre 1975, sur la plage d'Ostie, près de Rome. (Wikipédia)
Un peu de Pasolini en nous
Au matin du 2 novembre 1975, Pier Paolo Pasolini est retrouvé massacré sur une plage d’Ostie, près de Rome, assassiné brutalement. Un jeune homme de dix-sept ans est arrêté et reconnaît sa culpabilité, avant, quelques années plus tard, d’avouer avoir été manipulé et forcé à s’accuser. Aujourd’hui encore, les meurtriers de Pasolini restent inconnus et les circonstances de sa mort troubles.
Son assassinat est survenu à un moment très particulier de sa vie personnelle et de l’histoire de l’Italie. Dans la péninsule, depuis 1969, une série d’attentats ont assombri le paysage politique, une période qu’on nommera « les années de plomb », et déjà la justice a du mal à fonctionner. Quand Pasolini est assassiné, « il est très visible, explique René de Ceccatty. Il avait écrit des textes très violents dans le * Corriere della Sera, notamment sur le lien entre la mafia et la Démocratie chrétienne. »*
Beaucoup s’interrogent donc sur une possible raison politique à un tel assassinat. Car Pasolini ne cesse d’être au centre de discussions, débats, colloques, ouvrages : on décortique son œuvre cinématographique, on découvre son talent de poète et de dramaturge, on cherche à comprendre qui était l’homme Pier Paolo, un créateur plein de lumière, et d’ombres aussi. « De son vivant, précise Hervé Joubert-Laurencin, il était très critiqué en Italie, il s’est mis beaucoup de gens à dos, il n’avait pas peur de dire les choses, beaucoup donc le détestaient. »
Il faut dire que Pasolini n’est pas seulement un cinéaste différent des autres, provocateur pour certains, génie pour d’autres, à une époque du septième art italien qui compte parmi ses rangs Fellini, Antonioni ou Visconti. Il est aussi pleinement engagé dans le débat public, et s’exprime avec une lucidité sans filtre sur la vie de son pays et sur le capitalisme qu’il déteste. D’ailleurs, dans son roman laissé inachevé, Pétrole , il anticipe déjà le berlusconisme et décrit un monde politique italien en train de changer, et pas nécessairement pour le mieux.
Pasolini aura aussi été ce fils éternel, lui qui n’a jamais voulu devenir un père. Il vit avec sa mère jusqu’à la fin, une mère qui joue un rôle fondamental dans son initiation à la poésie : Susanna Colussi Pasolini a écrit des poèmes, ainsi qu’un long récit de l’histoire familiale, que le jeune Pier Paolo a lus et a voulu imiter. Et ce n’est à personne d’autre que sa mère qu’il a fait jouer le rôle de la Mère avec un grand « m » dans L’Evangile selon Saint Matthieu .
Pasolini cinéaste, Pasolini dramaturge, Pasolini romancier, Pasolini engagé, Pasolini provocateur, Pasolini poète. C’est un homme complexe que cet Italien amoureux des mots qui a marqué l’histoire de l’art de son pays et qui inspira beaucoup d’artistes après lui : « il a été un grand modèle pour toute une poésie italienne mais aussi tout un cinéma, conclut René de Ceccatty*. Il est à la fois mystique et engagé, c’est un Christ engagé dans la vie terrestre. » (France culture)
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PIER PAOLO PASOLINI PORTANT SON PROPRE CADAVRE DESSIN GRANDEUR NATURE DANS UNE RUE DE ROME PAR ERNEST PIGNON-ERNEST |
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