[Cliquez sur la photo pour agrandir l'image]José Pablo Arellano, président de Codelco
Photo Corporation Nationale du Cuivre du Chili
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Imaginez une entreprise contrainte d’embaucher 5 000 travailleurs d’un coup, ce qui représente une augmentation de plus d’un quart de ses effectifs. L’affaire se passe au Chili - pays où l’Inspection du travail ne rigole pas -, concerne une entreprise symbole, Codelco, le premier producteur de cuivre au monde (18 000 salariés), et a commencé il y a cinq mois. «Seconde catégorie». Au mois de juillet, les sous-traitants et contractuels de la plus grosse entreprise publique chilienne mènent 36 jours d’une grève dure. Ils réclament le respect de la loi, entrée en vigueur six mois plus tôt. Cette loi impose à l’entreprise d’embaucher tout travailleur sous-traitant qui réalise des tâches permanentes, directement sous ses ordres. «Grâce à elle, soulignait la présidente socialiste Michelle Bachelet, il n’y aura plus de travailleurs de première et de seconde catégorie.» José Pablo Arellano, président de Codelco, maintient que l’entreprise respecte la loi... Faux, a déclaré l’Inspection du travail la semaine dernière. Selon elle, l’entreprise doit donc embaucher près de 5 000 travailleurs sous-traitants. Elle donne les noms, prénoms et postes de chacun d’eux. Un coup dur pour Codelco qui pâtit déjà d’une augmentation générale de ses coûts et d’une baisse de sa production... et pourrait lui faire perdre sa place de numéro un mondial. Augmenter sa masse salariale annuelle de 300 millions de dollars, c’est beaucoup. Trop, a tranché Codelco.
Mardi, l’entreprise a saisi la justice. Elle réfute le droit de l’Inspection du travail à lui imposer ses salariés. Elle estime son interprétation de la loi erronée. Et elle a de grandes chances de gagner. Jusqu’ici, la Cour suprême a donné raison à l’Inspection du travail dans seulement 30 % des cas, pour des affaires similaires. A l’Inspection, on craint une fragilisation de la loi sur la sous-traitance. Et le député Antonio Leal estime qu’en tant qu’entreprise publique, Codelco donne un très mauvais exemple au monde du travail et aux entreprises privées. Excédé. L’affaire accentue les divisions au sein du gouvernement. Car dans son directoire, Codelco compte les ministres des Finances et de la Mine du gouvernement Bachelet. En réfutant les conclusions de l’Inspection, ceux-ci contredisent le ministre du Travail. Le syndicat des sous-traitants du cuivre appelle à une grève nationale. Le patronat est excédé. Et la présidente Michelle Bachelet voit une nouvelle tempête couver.
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Mardi, l’entreprise a saisi la justice. Elle réfute le droit de l’Inspection du travail à lui imposer ses salariés. Elle estime son interprétation de la loi erronée. Et elle a de grandes chances de gagner. Jusqu’ici, la Cour suprême a donné raison à l’Inspection du travail dans seulement 30 % des cas, pour des affaires similaires. A l’Inspection, on craint une fragilisation de la loi sur la sous-traitance. Et le député Antonio Leal estime qu’en tant qu’entreprise publique, Codelco donne un très mauvais exemple au monde du travail et aux entreprises privées. Excédé. L’affaire accentue les divisions au sein du gouvernement. Car dans son directoire, Codelco compte les ministres des Finances et de la Mine du gouvernement Bachelet. En réfutant les conclusions de l’Inspection, ceux-ci contredisent le ministre du Travail. Le syndicat des sous-traitants du cuivre appelle à une grève nationale. Le patronat est excédé. Et la présidente Michelle Bachelet voit une nouvelle tempête couver.