mercredi, février 06, 2013

I. - CHILI : À LA RECHERCHE DES FACES CACHÉES DE VALPARAISO

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 TEXTE ET PHOTO JEAN-FRANÇOIS RUST.

Les charmes du passé sautent aux yeux des visiteurs

Port mythique pour les occidentaux, Valparaiso est pourtant une ville pauvre. Les maisons colorées et les ascensores dressés en étendards touristiques masquent une réalité urbaine moins glamour mais passionnante à découvrir si l’on fait preuve de curiosité. Voici le premier des 3 volets de notre reportage au Chili signés (texte et photos) Jean-François Rust.

Cuidado ! Cuidado ! (Attention ! Attention !). 

Cette mise en garde adressée avant une balade en solo dans les rues de Valparaiso m’est restée gravée. 

Comme le symbole d’une ville réputée dangereuse à cause de sa pauvreté et de la déglingue de quelques quartiers, ceux que l’on ne montre jamais aux touristes. 
GRAFFITI AU CHILI : HES, DEES E INTI EN VALPARAISO, MARS 2007 PHOTO KELP 

Pourtant, Valparaiso fait rêver. Baie splendide au bord du Pacifique, encadrée de 45 collines-quartiers peuplées de 300 000 habitants, la ville fut entre la mi 19ème s. et le début du 20ème s un des plus grands ports d’Amérique du Sud, avant le percement du canal de Panama. 

Il reste de cette époque dorée un parfum d’opulence flétrie, l’odeur décatie des palais d’armateurs et des bordels des rues basses de la ville (toujours déconseillées le soir…), quand les marins oubliaient auprès des femmes et dans l’alcool leur solitude de cap-horniers, partis des mois loin de chez eux. 

Depuis, la ville a perdu son lustre, malgré le maintien d’activités portuaires, de quelques industries et de l’apport indéniable du tourisme. Pinochet a eu beau établir à Valparaiso le Congrès chilien (le Parlement et le Sénat), la ville n’a pas épousé comme Santiago le « miracle économique » national, qui transcende le pays depuis maintenant 15 ans.