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« UN PEUPLE SANS MÉMOIRE EST UN PEUPLE SANS FUTUR. » CAPTURE D'ÉCRAN TÉLÉVISION MEXICAINE |
Lors du match d’ouverture de la Copa América entre le Chili et l’Equateur, le 11 juin, les 48.000 spectateurs de l’Estadio nacional, à Santiago, ont entonné en chœur l’hymne chilien. L’une des tribunes était recouverte d’un immense drapeau sur lequel on pouvait lire : « Un peuple sans mémoire est un peuple sans futur. » Cette partie du stade est aujourd’hui un mémorial. Théâtre de la plus vieille compétition de football (la Copa América fêtera ses 100 ans en 2016) qui accueillera la finale, samedi 4 juillet, l’Estadio nacional fut aussi l’un des plus grands centres de détention et de torture instauré sous la dictature Pinochet.
« Ici, les gens ont perdu leur dignité », témoigne
José Manuel Méndez, ancien détenu, en fixant les bancs en bois qui n’ont pas changé. Comme lui, des centaines de personnes ont été enfermées dans les tunnels du stade, dormant à même le sol. Des «prisonniers de guerre », massés comme du bétail. Figure principale de la Corporation pour la mémoire nationale des ex-prisonniers politiques, M. Mendez se souvient : « Une camaraderie se créait. On survivait comme on pouvait. On écrivait sur les murs avec ce que l’on avait : bouts de verre, clous, clés. On devait laisser une preuve de notre passage.»
PHOTO MARCELO MONTECINO |