samedi, novembre 10, 2018

AU CHILI, DES EX-MILITAIRES CONDAMNÉS POUR LEURS CRIMES SOUS LA DICTATURE

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JUAN EMILIO CHEYRE PHOTO PATRICIO FUENTES
En 1973, au début du régime de Pinochet, quinze opposants avaient été exécutés sommairement. Le 9 novembre, la justice chilienne a condamné onze ex-militaires. Parmi eux, un ancien haut gradé. Une première.
LE GÉNÉRAL JUAN EMILIO CHEYRE,
LE 17 AOÛT 2005, À SANTIGAO, AU CHILI.
PHOTO LUIS HIDALGO 
« Il s’agit de la première condamnation, pour les crimes d’État commis sous le régime militaire, qui touche un ancien haut commandant des forces armées », souligne La Tercera.

À la tête de l’armée de terre de 2002 à 2006, Juan Emilio Cheyre a été condamné en première instance à trois ans d’assignation à résidence pour complicité dans quinze meurtres commis au début de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990).

La  «caravane de la mort »

En octobre 1973, quelques semaines après le coup d’État militaire contre le président socialiste Salvador Allende, quinze opposants sont exécutés dans le nord du pays, sans jugement préalable. Une  « caravane de la mort » parcourait alors le pays pour éliminer les opposants à Pinochet. Juan Emilio Cheyre et son supérieur hiérarchique dissimulent ensuite les faits.
L’accusé Cheyre, à l’époque lieutenant et assistant du commandant du régiment, malgré ce massacre indiscutable, ne s’est pas soustrait à sa tâche d’effacer les traces, rapporte le quotidien de Santiago en citant le jugement.
Pardon aux victimes

Si le tribunal n’a pas pu déterminer si le général Cheyre avait participé ou non aux assassinats, les dix autres accusés ont écopé de peines allant jusqu’à 15 ans de prison. La dictature de Pinochet, décédé en 2006 sans jamais avoir été jugé pour ces crimes, a fait plus de 3 200 morts et disparus.

« En 2004, Cheyre a publié le texte ‘Armée du Chili : la fin d’une vision’, dans lequel il assumait la responsabilité de l’institution pour les crimes commis entre 1973 et 1990, en demandant pardon à ses victimes », rappelle le journal.