jeudi, mai 14, 2020

LE CHILI DEMANDE AU FMI UNE LIGNE DE CRÉDIT D'ENVIRON 23,8 MILLIARDS DE DOLLARS

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« SAUVONS LES DEUX VIES ! »
DESSIN LANGER
Le Chili appelle le FMI à l’aide. L’institution financière a annoncé mardi que le pays avait sollicité une ligne de crédit de plus de 23 milliards de dollars, sur une période de deux ans. Demande qui doit être examinée « dans les semaines à venir », précise le Fonds. Il faut dire que le Chili, avant même l’apparition du coronavirus, était déjà secoué par une forte contestation sociale liée aux inégalités économiques dans le pays.
Avec plus de 20 000 dollars annuels, le Chili possède le revenu moyen par habitant le plus élevé d’Amérique latine. Mais il présente également le plus d’inégalités, avec des écarts plus de 65% supérieurs à la moyenne des pays de l’OCDE, les plus riches de la planète, selon une analyse de l’OCDE datant de 2018.

Une vingtaine de familles seulement constitue la classe la plus aisée. Le reste de la population subit un système ultra-libéral hérité de la dictature d’Augusto Pinochet, dans les années 1970-80, avec notamment un régime de retraite par capitalisation totalement individualisé : la plupart des pensions sont inférieures au salaire minimum, alors que les fonds de pension privés accumulent de gigantesques bénéfices.

Les Chiliens dépendent, au quotidien, de crédits à l’origine de situations d’endettement. Et pas seulement pour s’acheter des biens matériels : pour étudier, les jeunes Chiliens doivent souvent contracter de lourds emprunts.

Quant au système de santé, privatisé, il ne couvre que 60% des frais médicaux. Les médicaments sont au Chili les plus chers de la région.

En octobre dernier, une crise sociale d’envergure était née de l’augmentation du ticket de métro et des tarifs de l’électricité.

Autant d’inégalités à l’origine de situations parfois dramatiques, et que la crise liée au coronavirus ne fait que renforcer.

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