mardi, avril 07, 2020

AU CHILI, DES TENTATIVES DE GRÂCE À DES OPPRESSEURS DE LA DICTATURE SONT DÉNONCÉES

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1980 - « ALORS ON VEUT DES DROITS DE L’HOMME COMMUNISTE DE MERDE ? »
2020 « ET MES DROITS DE GRAND-PÈRE ? »
DESSIN GOVAR
Santiago du Chili, 7 avril (Prensa Latina) Les tentatives du gouvernement et des partis de droite de changer les conditions de prison en prison à domicile pour des personnes ayant participé à la répression de la dictature et qui purgent des peines à Punta Peuco ont été fortement rejetées au Chili.
« CE NE SONT PAS DES PETITS-VIEUX,
CE SONT DES MEURTRIERS ! »
Lors d’une conférence de presse dans cette capitale, des représentants d’organisations de défense des droits de l’Homme et des victimes de la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990) ont demandé que la loi dite « loi humanitaire » ne soit pas adoptée, alors que le président Sebastián Piñera prétend que le Congrès la traite d’urgence.
« Margotta a assuré que ces personnes qui purgent leur peine à la prison de Punta Peuco n’ont pas seulement refusé de collaborer à la clarification de la justice et à l’indemnisation des victimes, mais qu´elles n’ont pas exprimé de remords et que certains ont même publiquement revendiqué leurs crimes. » 
Le Président de la Commission chilienne des droits de l’Homme, Carlos Margotta, a déclaré que cette initiative était inconstitutionnelle, qu´elle va à l’encontre de l’opinion majoritaire de la société chilienne et placerait le gouvernement dans la ligne de mire des organismes internationaux pour violation des traités internationaux en la matière.

Il a rappelé que le droit international énonce clairement que les avantages accordés à la population pénale en général et aux personnes reconnues coupables de crimes contre l’humanité sont fondés sur des règles différentes et que, pour ces dernières, la coopération judiciaire est une condition préalable; ce qui n’est pas le cas au Chili.

Margotta a assuré que ces personnes qui purgent leur peine à la prison de Punta Peuco n’ont pas seulement refusé de collaborer à la clarification de la justice et à l’indemnisation des victimes, mais qu´elles n’ont pas exprimé de remords et que certains ont même publiquement revendiqué leurs crimes.

Pour sa part, Lorena Pizarro, présidente du Groupement des Familles de Détenus Disparus (AFDD), s’est dite préoccupée par les manœuvres du gouvernement et des partis de droite et a qualifié de stupéfiant le fait que sous couvert de bénéfice pour la population pénale face au Covid-19 on prétende également aider les auteurs de violations des droits de l’Homme.

Pizarro a souligné que «nous n’acceptons pas que l’impunité soit la voie à suivre au milieu de cette pandémie par ce gouvernement, ni que l’on discute immédiatement d’un projet de loi adapté aux génocidaires de Punta Peuco ».

Elle a appelé tous les secteurs de la société à rejeter et à détenir les tentatives visant à assurer l’impunité des assassins de la dictature en faisant appel à des arguments humanitaires sur la possible contagion par la pandémie de Covid-19.
peo/Jha/rc