DESSIN ALEN LAUZÁN |
(Santiago du Chili) Des affrontements entre manifestants et police ont éclaté mardi à Santiago à l’occasion de la commémoration du troisième anniversaire du soulèvement social de 2019 qui avait conduit à l’élection fin 2021 du jeune président de gauche Gabriel Boric.
LA PRESSE AVEC L'AGENCE FRANCE-PRESSE
PHOTO IVAN ALVARADO, REUTERS |
Les commerces du centre-ville ont baissé leurs rideaux, la sortie des cours a été exceptionnellement avancée et 25 000 policiers ont été déployés en prévision de nouveaux heurts comme ce fut le cas lors des deux précédents 18 octobre.
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En 2019, le mécontentement d’étudiants contre l’augmentation du prix du ticket de métro avait été le point de départ d’une révolte pour réclamer plus de justice sociale.
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« On est toujours dans la même situation, on n’a rien gagné », a estimé Andrea Valdebenito, assistante sociale de 43 ans.
PHOTO AFP |
Quelque 2300 personnes ont manifesté mardi au Chili dont plusieurs centaines dans la capitale, une mobilisation bien inférieure à celles des deux précédentes années, mais qui a également été marquée par des incidents à Santiago, notamment l’incendie d’un camion ou le vol de deux autobus.
« Il y a eu une cinquantaine d’arrestations, 13 officiers de police ont été blessés et quelque 700 personnes ont commis des délits » au niveau national, a indiqué le vice-ministre de l’Intérieur Manuel Monsalve.
La police a usé de canons à eau et de gaz lacrymogènes contre des barricades en feu et pour disperser des rassemblements autour de la place d’Italie, traditionnel épicentre des 345 manifestations qui se sont répétées entre le 18 octobre 2019 et le 20 mars 2020, avant que la pandémie ne mette un terme à l’effervescence sociale, selon l’Institut national des droits de l’Homme (INDH).
En cinq mois, une trentaine de personnes ont été tuées dans des échauffourées avec la police, et quelque 400 ont été victimes de blessures oculaires.
Pour sortir de la crise, le précédent gouvernement conservateur avait engagé un processus de changement de constitution. Rédigée sous la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990), l’actuelle constitution est considérée comme un frein à toute réforme sociale de fond contre les doctrines libérales qui régissent notamment la santé, l’éducation ou les retraites.
Mais les Chiliens ont rejeté début septembre à 62 % la proposition qui émanait d’une Assemblée constituante élue en mai 2021. Depuis, gouvernement et opposition se concertent pour établir un nouveau processus constitutionnel.
Mardi, le président Gabriel Boric, 36 ans, qui a été investi en mars après avoir promis d’établir un État-providence, a reconnu que son gouvernement n’a « toujours pas réalisé les réformes » qui améliorent « les droits sociaux des Chiliennes et Chiliens ».
Selon lui, le soulèvement de 2019 « n’était pas une révolution anticapitaliste », mais « l’expression d’une douleur et de fractures dans notre société ».
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