samedi, septembre 28, 2024

LES CHILIENNES MANIFESTENT À SANTIAGO POUR RÉCLAMER LA LÉGALISATION TOTALE DE L’AVORTEMENT

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DES MANIFESTANTES LORS D'UN RASSEMBLEMENT EN FAVEUR DE
LA DÉCRIMINALISATION DE L'AVORTEMENT DANS LE CADRE DE LA
JOURNÉE INTERNATIONALE DE L'AVORTEMENT À SANTIAGO,
LE 27 SEPTEMBRE 2024.
PHOTO RODRIGO ARANGUA

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Les Chiliennes manifestent à Santiago pour réclamer la légalisation totale de l’avortement / Au Chili, depuis 2017, l’avortement n’est possible que dans trois cas : lorsque la vie de la personne enceinte est en danger, s’il y a eu viol, ou si le fœtus est malformé. En 2023, un peu plus de 800 avortements ont été réalisés dans le cadre de cette loi. Un chiffre en réalité dérisoire, car plusieurs dizaines de milliers d’avortements auraient lieu dans la clandestinité chaque année. À l'occasion de la Journée mondiale pour le droit à l'avortement, des centaines de Chiliennes ont manifesté vendredi 27 septembre pour réclamer une légalisation totale de l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

RFI / Avec notre correspondante à Santiago, Naila Derroisné

RFI 

« Avanzar, avanzar al aborto sin causal ! » « L’avortement sans conditions », c’est ce que demandent les féministes au Chili.

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

« Une femme qui n’entre pas dans le cadre de la loi, mais qui est bien décidée à avorter, devra le faire dans la clandestinité, affirme Andrea, qui fait partie de la coordination féministe du 8 mars. Les femmes qui en ont les moyens vont dans d’autres pays où l’IVG est légale. Mais si elles n’ont pas assez d’argent, elles doivent se cacher, mettant leur vie en danger, prenant le risque d’être arrêtée, avec aussi des conséquences sur leur santé physique et mentale. »

Selon un sondage, 38 % de Chiliens seraient favorables au droit à l'IVG total

Et même lorsqu’une femme entre dans le cadre de la loi, rien n’est gagné d’avance. « Il y a un pourcentage élevé de médecins objecteurs de conscience et c’est un obstacle supplémentaire », précise Aldo.

En juin dernier, le président Gabriel Boric a alors annoncé un projet de loi pour légaliser complètement l’avortement. Amanda, comme d'autres femmes présentes lors de la manifestation à Santiago, n'est pas convaincue. « Le Congrès reste un grand obstacle, car il y a beaucoup de parlementaires de droite qui s’opposent à ce droit des femmes », déplore-t-elle.

Selon un récent sondage, les Chiliens seraient pourtant de plus en plus favorables à l’IVG, 38 % soutiennent l’idée de l’avortement sans conditions.

D'après l'ONG Center for Reproductive Rights, seulement 34 % des femmes en âge de procréer vivent dans des pays (77 au total) où l'avortement est autorisé sur simple demande. Selon la même source, les avortements clandestins causent 39 000 décès par an.


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