Monica Maldonado, procureur de la cour suprême de Santiago (Chili), vient de recommander officiellement l'extradition de l'ancien chef de l'Etat péruvien Alberto Fujimori (1990-2000), réclamé par la justice de son pays. "Après trois mois d'analyse poussée et dans un rapport de 55 pages extrêmement dur" rapporte le quotidien chilien La Nación, "la magistrate a estimé que l'ancien chef d'Etat a eu une participation directe dans huit cas de corruption et trois cas de violation des droits de l'homme". "Le document met surtout l'accent sur les cas de violation des droits de l'homme perpétrés pendant son mandat" souligne La Nación "comme les massacres de Barrios Altos [15 habitants du quartier de Barrios Alto, à Lima, tués en 1991] et de La Cantuta [l'assassinat en 2000 de 9 étudiants et d'un professeur de l'université de la Cantuta dans la banlieue de Lima].
Alberto Fujimori se trouve au Chili depuis le 6 novembre 2005, après cinq années passées au Japon où il s'était réfugié après avoir démissionné en 2000 et fuit la justice péruvienne. Au Chili, il a été emprisonné six mois puis libéré sous caution. Sa présence embarrasse régulièrement les autorités chiliennes [cf. CI n° 861 du 3 mai sur ]. Et la presse chilienne a fait souvent état de rumeurs affirmant qu'il était prêt à fuir si son extradition était entérinée.
Pour le quotidien péruvien La Républica, "c'est une véritable satisfaction de savoir que la carrière délinquante de ce sinistre personnage qui présida une autocratie corrompue et criminelle soit reconnue par la justice chilienne". L'extradition doit cependant encore être validée par le gouvernement chilien.