GENOCIDE
Une interview exclusive du Sénateur chilien Ricardo Núñez Muñoz
lundi 25 juin 2007, Stéphane/armenews
Le sénateur chilien Ricardo Núñez Muñoz, à l’origine de la résolution reconnaissant et condamnant le Génocide des Arméniens par le Sénat chilien, le 5 juin 2007, a bien voulu répondre aux questions de aux questions de Stéphane et de Jean Eckian pour ArmeNews.
Armenews : Vous avez pris l’initiative de faire voter une motion au parlement chilien sur le génocide des Arméniens. Pourquoi avez-vous pris cette initiative et pourquoi maintenant ?
Sénateur Ricardo Núñez Muñoz : Le Chili a vécu une dictature. Celle de Pinochet. Il a souffert comme d’autres pays du Cône sud de l’Amérique latine (Chili, Argentine, Uruguay), de la violation systématique des Droits de l’Homme. Cela a été une raison forte qui a poussé à prendre une décision de haute tenue éthique comme celle qu’a prise le Sénat Chilien par rapport au génocide Arménien. Il est évident aussi que, vu l’importance qu’a pris le sujet des Droits de l’Homme dans le monde actuel, qu’un pays souverain et d’une institution démocratiquement constituée se sent responsable et se doit de dénoncer les violations de tels droits dans toutes les parties du monde où ils sont violés ou ont été violés comme cela fut le cas pour le peuple Arménien.
Armenews : Est-ce que le vote à l’unanimité de cette motion vous a surpris ? Comment pouvez-vous l’expliquer ?
Sénateur Ricardo Núñez Muñoz : Il est certain que le vote unanime m’a surpris. Je ne pourrais le dissimuler. Spécialement parce qu’au sein du Sénat chilien subsistent encore des personnes qui ont été très attachées au régime dictatorial. Toutefois, je dois dire qu’au Chili, le sujet des Droits de l’Homme, comme dans beaucoup d’autres régions du monde, est spécialement sensible. Notre pays a mené durant les dernières années une concertation entre partis démocratiques qui ont courageusement combattus le régime autoritaire, ont condamné toutes les instances multilatérales, y compris les Nations Unies, pour ce qui est des génocides, épurations éthniques ou tout autre barbarie commise contre la race humaine à l’heure actuelle ou par le passé. En conséquence, nous avons essayé d’apporter à nos relations internationales la vision que nous avons du monde contemporain, par un sens éthique et moral supérieur. Les chiliens, en outre, spécialement ceux qui ont été persécutés par le régime de Pinochet, n’oublient pas l’immense solidarité que notre lutte a généré aux quatre coins de la planète.
Armenews : Est-ce que la société chilienne est au courant de la question du génocide des Arméniens
Sénateur Ricardo Núñez Muñoz : Sincèrement le cas du génocide commis contre le peuple arménien est encore inconnu de la grande majorité de la société chilienne. À la différence de la République Argentine, il n’existe pas au Chili d’émigrants d’origine arménienne dans une proportion suffisante pour que le cas arménien se soit installé au sein de l’opinion publique chilienne. Ce qui a en outre maintenu l’ignorance, est le fait qu’un tel génocide, connu par tous les arméniens, et qui a été perpétré au début du siècle passé, correspond à une époque où notre pays n’avait pas d’influence internationale et une grande préoccupation pour les sujets ou les problèmes qui étaient constatés loin de nos frontières. Cependant, nous chiliens assumons actuellement comme nôtre la signification profonde qu’ont les conventions et les traités internationaux qui protègent et condamnent la violation aux Droits de l’Homme.
Armenews : Pensez-vous que cette reconnaissance sera suivie par le gouvernement chilien ?
Sénateur Ricardo Núñez Muñoz : Malheureusement les compromis des gouvernements ne reflètent pas toujours les sentiments des peuples. Je dois, par conséquent, être très honnête. La difficulté du moment est que le Gouvernement du Chili fait partie de la résolution de la Sous-commission de Prévention des Discriminations et Protection aux Minorités des Nations Unies de l’année 1985. Néanmoins, je pense qu’en dépit de la forte colère suscité au sein des autorités gouvernementales turques, la décision souveraine du Sénat chilien, un pouvoir de l’État élu démocratiquement et autonome par rapport au pouvoir exécutif, devra être entendu à un certain moment par ceux qui conduisent notre politique étrangère.
Armenews : Le gouvernement turc a réagit négativement à votre initiative au travers d’une déclaration de son ambassadeur à Santiago, Osman Ulukan. Pensez-vous que cette reconnaissance aura des répercussions sur les relations entre le Chili et la Turquie ?
Sénateur Ricardo Núñez Muñoz : La résolution adoptée souverainement et légitimement par le Sénat chilien n’a pas l’intention d’affecter les relations avec la Turquie. Il n’a pas non plus l’intention de compliquer les relations économiques que nous avons souscrites avec ce pays. Le Chili est un pays respectueux des principes de l’autodétermination des peuples. Par conséquent, les expressions induites dans notre pays par Monsieur l’ambassadeur de Turquie nous paraissent démesurées. Condamner la violation des droits de l’homme quelque en ait été le lieu exalte les relations internationales de tous les pays, gouvernements et peuples qui comprennent que l’humanité demande que soit définitivement aboli tout signe de barbarie qui subsisterait ou qu’on prétend encore justifier.
lundi 25 juin 2007, Stéphane/armenews
Le sénateur chilien Ricardo Núñez Muñoz, à l’origine de la résolution reconnaissant et condamnant le Génocide des Arméniens par le Sénat chilien, le 5 juin 2007, a bien voulu répondre aux questions de aux questions de Stéphane et de Jean Eckian pour ArmeNews.
Armenews : Vous avez pris l’initiative de faire voter une motion au parlement chilien sur le génocide des Arméniens. Pourquoi avez-vous pris cette initiative et pourquoi maintenant ?
Sénateur Ricardo Núñez Muñoz : Le Chili a vécu une dictature. Celle de Pinochet. Il a souffert comme d’autres pays du Cône sud de l’Amérique latine (Chili, Argentine, Uruguay), de la violation systématique des Droits de l’Homme. Cela a été une raison forte qui a poussé à prendre une décision de haute tenue éthique comme celle qu’a prise le Sénat Chilien par rapport au génocide Arménien. Il est évident aussi que, vu l’importance qu’a pris le sujet des Droits de l’Homme dans le monde actuel, qu’un pays souverain et d’une institution démocratiquement constituée se sent responsable et se doit de dénoncer les violations de tels droits dans toutes les parties du monde où ils sont violés ou ont été violés comme cela fut le cas pour le peuple Arménien.
Armenews : Est-ce que le vote à l’unanimité de cette motion vous a surpris ? Comment pouvez-vous l’expliquer ?
Sénateur Ricardo Núñez Muñoz : Il est certain que le vote unanime m’a surpris. Je ne pourrais le dissimuler. Spécialement parce qu’au sein du Sénat chilien subsistent encore des personnes qui ont été très attachées au régime dictatorial. Toutefois, je dois dire qu’au Chili, le sujet des Droits de l’Homme, comme dans beaucoup d’autres régions du monde, est spécialement sensible. Notre pays a mené durant les dernières années une concertation entre partis démocratiques qui ont courageusement combattus le régime autoritaire, ont condamné toutes les instances multilatérales, y compris les Nations Unies, pour ce qui est des génocides, épurations éthniques ou tout autre barbarie commise contre la race humaine à l’heure actuelle ou par le passé. En conséquence, nous avons essayé d’apporter à nos relations internationales la vision que nous avons du monde contemporain, par un sens éthique et moral supérieur. Les chiliens, en outre, spécialement ceux qui ont été persécutés par le régime de Pinochet, n’oublient pas l’immense solidarité que notre lutte a généré aux quatre coins de la planète.
Armenews : Est-ce que la société chilienne est au courant de la question du génocide des Arméniens
Sénateur Ricardo Núñez Muñoz : Sincèrement le cas du génocide commis contre le peuple arménien est encore inconnu de la grande majorité de la société chilienne. À la différence de la République Argentine, il n’existe pas au Chili d’émigrants d’origine arménienne dans une proportion suffisante pour que le cas arménien se soit installé au sein de l’opinion publique chilienne. Ce qui a en outre maintenu l’ignorance, est le fait qu’un tel génocide, connu par tous les arméniens, et qui a été perpétré au début du siècle passé, correspond à une époque où notre pays n’avait pas d’influence internationale et une grande préoccupation pour les sujets ou les problèmes qui étaient constatés loin de nos frontières. Cependant, nous chiliens assumons actuellement comme nôtre la signification profonde qu’ont les conventions et les traités internationaux qui protègent et condamnent la violation aux Droits de l’Homme.
Armenews : Pensez-vous que cette reconnaissance sera suivie par le gouvernement chilien ?
Sénateur Ricardo Núñez Muñoz : Malheureusement les compromis des gouvernements ne reflètent pas toujours les sentiments des peuples. Je dois, par conséquent, être très honnête. La difficulté du moment est que le Gouvernement du Chili fait partie de la résolution de la Sous-commission de Prévention des Discriminations et Protection aux Minorités des Nations Unies de l’année 1985. Néanmoins, je pense qu’en dépit de la forte colère suscité au sein des autorités gouvernementales turques, la décision souveraine du Sénat chilien, un pouvoir de l’État élu démocratiquement et autonome par rapport au pouvoir exécutif, devra être entendu à un certain moment par ceux qui conduisent notre politique étrangère.
Armenews : Le gouvernement turc a réagit négativement à votre initiative au travers d’une déclaration de son ambassadeur à Santiago, Osman Ulukan. Pensez-vous que cette reconnaissance aura des répercussions sur les relations entre le Chili et la Turquie ?
Sénateur Ricardo Núñez Muñoz : La résolution adoptée souverainement et légitimement par le Sénat chilien n’a pas l’intention d’affecter les relations avec la Turquie. Il n’a pas non plus l’intention de compliquer les relations économiques que nous avons souscrites avec ce pays. Le Chili est un pays respectueux des principes de l’autodétermination des peuples. Par conséquent, les expressions induites dans notre pays par Monsieur l’ambassadeur de Turquie nous paraissent démesurées. Condamner la violation des droits de l’homme quelque en ait été le lieu exalte les relations internationales de tous les pays, gouvernements et peuples qui comprennent que l’humanité demande que soit définitivement aboli tout signe de barbarie qui subsisterait ou qu’on prétend encore justifier.