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Il y a un an sortait, Plus jamais seul, premier film d’Alex Anwandter relatant un meurtre homophobe si traumatisant au Chili qu’une loi portant le nom de sa victime, la loi Zamudio, fut promulgée. Jesús, petit criminel de Fernando Guzzoni reprend ce même fait divers renforcé d’une vision clinique sur le gouffre qui s’élargit entre les jeunes et leurs ainés.
par Olivier Bombarda
Santiago du Chili, 2012. Jesús (Nicolas Duran), 18 ans, possède une candeur et une beauté caractéristique de sa jeunesse. Avec sa coupe au bol et son corps filiforme de danseur, il ne ressemble pas vraiment à un chilien mais davantage à une star de K-pop coréenne, androgyne, moderne et hyper-connectée. Il pourrait être la copie de l’un de ces garçons du globe à l’apparence sexualisée, qui vouent une passion prédominante à l’artifice. Jesús n’a pas de discours sur le sujet, ni revendication particulière : tapotant son doudou-smartphone, il est comme il est, qu’on l’aime ou pas, avec sa moue désabusée de top model sur un podium. C’est uniquement en se défonçant d’ennui dans l’herbe du parc voisin avec ses congénères agglutinés, ou aux lueurs d’un concert de sosies de lui-même, qu’il sourit un peu… Et puis, il baise. Fille ou garçon, qu’importe, pourvu qu’il ait l’ivresse du plaisir et le sentiment d’aimer.
Jesús, petit criminel
Réalisé par Fernando Guzzoni.
Avec Nicolás Durán, Alejandro Goic, Gastón Salgado.
Date de sortie : 28 mars (1h26).