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PHOTO MARCO UGARTE |
Le président Andrés Manuel López Obrador a envoyé une lettre au roi d’Espagne et au pape François, demandant des excuses pour les « abus” perpétrés contre les peuples indigènes du Mexique. “Nous rejetons catégoriquement (le) contenu” de ce courrier, a réagi le gouvernement espagnol.
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Amlo – le surnom du chef de l’État mexicain – avait révélé dans la journée avoir envoyé le 1er mars à Philippe VI cette missive, également adressée au pape François. Dans une vidéo diffusée sur Facebook, tournée avec son épouse devant le temple maya de Comalcalco (sud-est), il explique que « la prétendue conquête ou découverte d’un territoire ou rencontre entre deux mondes ou cultures fut en réalité une invasion et de nombreux actes arbitraires furent commis ».
Le dirigeant de gauche reconnaît qu’il s’agit d’une question “très controversée”, raconte El Mundo, mais pense qu’elle doit être abordée :
« J’ai envoyé une lettre au roi d’Espagne et une autre au pape pour que l’on procède au récit des abus et que des excuses soient présentées aux peuples indigènes (du Mexique) pour les violations de ce qu’on nomme aujourd’hui leurs droits de l’homme. »
« Le président […] a souligné qu’il ne s’agissait pas de ressusciter les différends, mais de les exposer et de ne pas les garder enfouis, car ‘aujourd’hui […] il reste des plaies ouvertes’ », précise, au Mexique, Excelsior.
«Malaise en Espagne »
Madrid a réagi dans la soirée, « regrett(ant) profondément” que la lettre ait été rendue publique et « rejet(ant) catégoriquement son contenu ». « L’arrivée, il y a cinq cents ans, des Espagnols sur les terres mexicaines actuelles ne peut être jugée à la lumière des considérations contemporaines », balaie le gouvernement espagnol dans un communiqué. Le palais de la Moncloa affirme toutefois espérer « intensifier les relations amicales » avec le Mexique.
Le « message brutal » du président mexicain a créé un « malaise en Espagne », commente El País. Il survient à l’occasion « du cinquième centenaire de l’arrivée au Mexique du conquérant Hernán Cortés » et avant la célébration, en 2021, des « cinq cents ans de la chute de Tenochtitlán [nom de la capitale aztèque à l’époque pré-coloniale] et des deux cents ans de l’indépendance », contextualise le journal. Il « parvient à Madrid deux mois seulement après la visite officielle du Premier ministre (espagnol) Pedro Sánchez dans le pays nord-américain ».
Il était « le premier dirigeant étranger à rendre visite à Lopez Obrador » après sa prise de fonction, complète El Mundo. « Cela augurait une bonne relation, bien qu’aujourd’hui cette demande d’excuses pour des événements survenus il y a cinq siècles puisse engendrer une sérieuse confrontation entre les équipes diplomatiques des deux pays. »