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Un taux de vaccination important mais des hospitalisations toujours en hausse : c'est le paradoxe auquel doit faire face le Chili, confiné depuis fin mars. Explications.
Martin BERNETTI / AFP
C'est un phénomène peu compréhensible. Le Chili se retrouve confiné depuis le 27 mars à la suite d'une hausse des hospitalisations. Une mesure "dure mais nécessaire" pour contrôler le virus reconnaît Enrique Paris, ministre de la Santé. Pourtant, c'est le pays le plus avancé d'Amérique latine en matière de vaccination contre le Covid-19. Comment le Chili s'est-il retrouvé dans cette situation paradoxale ?
Le Chili est le 3ème pays le plus vacciné au monde. Le pays fait même partie du podium mondial : Israël, en tête, affiche un taux de vaccination de plus de 60% ; en deuxième position, on retrouve le Royaume-Uni (47%) ; puis le Chili, avec un taux de vaccination de 38%. Plus de 7 millions de personnes ont reçu au moins une première dose dans ce pays d'Amérique du Sud. Et plus de trois millions ont reçu les deux précieuses injections.
Pourtant, les contaminations explosent depuis quelques jours et les services de soins intensifs sont saturés : 95 % des lits sont occupés, relève Le Monde. Vendredi dernier, 9151 cas ont été enregistrés en 24 heures, un record en plus de dix mois. Au total, le pays a enregistré plus d'un million de cas déclarés, dont 24 346 mortels, selon le site Our World in Data. Depuis le mois de décembre, les décès ne font qu'augmenter avec une forte poussée en fin mars. La présence de nouveaux variants du virus, le relâchement de la population face à la progression rapide de la vaccination et la fin des grandes vacances dans l'été austral seraient en cause de la hausse d'infections, selon les experts.
Une vaccination inefficace
Après le variant britannique, "45 cas du variant brésilien" avaient été identifiés selon les autorités. Ce variant P.1, une mutation beaucoup plus virulente du SARS-CoV-2, est responsable d'un embrassement épidémique au Brésil et dans plusieurs de ses voisins sud-américains. Les autorités ont également souligné la faible efficacité vaccinale dans le pays après l'injection d'une seule dose. Essentiellement basée sur le vaccin chinois Coronavac (à 93%), elle a démontré une efficacité de 56,5% contre les infections deux semaines après l'injection de la deuxième dose mais aucun effet significatif (à peine 3%) après la première, selon une étude rendue publique mardi dernier.
Face à l'urgence sanitaire, le Chili a approuvé mercredi dernier l'utilisation en urgence du vaccin chinois CanSino Biologics (une seule dose), quatrième vaccin approuvé par le gouvernement. CanSino s'ajoutera aux vaccins Pfizer/BioNTech et Sinovac qui sont actuellement administrés. Également approuvé, le vaccin d'AstraZeneca n'est cependant pas encore disponible dans le pays. L'objectif au Chili est de vacciner 15 millions de personnes (80% de la population totale du pays) d'ici le 30 juin, afin d'atteindre l'immunité collective tant espérée. Léa Garric
DESSIN LAUZAN |