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PHOTO STRINGER / REUTERS
Au cœur de l’été austral, lundi 10 janvier, le Chili a commencé à administrer la quatrième dose de vaccin contre le Covid-19. Les personnes immunodéprimées âgées de plus de 12 ans et dont la dernière injection date de plus de quatre mois ont été appelées à retendre le bras, soit environ 130 000 personnes, selon les précisions du ministère de la santé.
Par Flora Genoux(Buenos Aires, correspondante)
« LE PRÉSIDENT EMMERDEUR » |
Le Chili devient ainsi le premier pays d’Amérique latine à mettre en œuvre ce nouveau rappel, dans la lignée d’une politique vaccinale l’ayant toujours placé parmi les pays les plus efficaces au monde en la matière. Plus de 92 % de la population cible de plus de 18 ans a terminé son schéma vaccinal, tandis que, dès la fin du mois de novembre 2021, le gouvernement a annoncé étendre la campagne aux enfants, dès l’âge de 3 ans.
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Le chef d’État sortant, Sebastian Piñera (droite, qui laissera sa place au président élu Gabriel Boric, gauche, le 11 mars), s’est ainsi félicité du « succès » du Chili : « Avec cette quatrième dose, nous cherchons à maintenir ce leadership et à protéger la santé et la vie de nos compatriotes. » Il a justifié : « L’expérience a montré que l’efficacité des vaccins et des rappels diminue avec le temps et avec l’apparition de nouveaux variants. »
À partir du 7 février, les plus de 55 ans ayant reçu une troisième dose depuis au moins six mois seront à leur tour éligibles à un rappel (près de 260 000 personnes). La troisième dose a été déployée dès le mois d’août, et plus de 11 millions de personnes l’ont reçue, pour une population de 19 millions d’habitants.
Moindre efficacité de Sinovac
Depuis le début de la campagne, le Chili, pourtant logistiquement mis au défi par sa géographie, le pays s’étirant sur plus de 4 000 kilomètres le long de l’océan Pacifique, a pu s’appuyer sur un dense réseau sanitaire de proximité et une solide culture de la vaccination. Alors que d’autres pays de la région essuyaient des retards de livraison ou butaient sur les discussions avec les laboratoires, le pays a, dès début 2021, assuré ses stocks, en anticipant les négociations, d’abord avec la Chine, son premier partenaire commercial. C’est cependant la moindre efficacité du vaccin chinois Sinovac qui a rapidement mis en évidence l’importance d’une dose de rappel. Les vaccins Pfizer et AstraZeneca sont également injectés.
Un mois après le premier cas de variant Omicron, confirmé le 4 décembre, le Chili a enregistré un rebond des nouvelles contaminations. Le 6 janvier, le pays comptabilisait le plus important nombre de tests positifs quotidiens depuis le 8 juillet 2021. Le ministre de la santé, Enrique Paris, a, ce jour-là, souligné « la notable différence » entre les deux réalités pandémiques. « Le 8 juillet, nous comptions 2 167 personnes en soins intensifs, sous assistance respiratoire, contre seulement 404 aujourd’hui (…), nous déplorions alors le décès de 186 personnes contre 30 aujourd’hui. » Le 12 janvier, le Chili enregistrait plus de 4 800 nouveaux cas – avec un taux de positivité s’établissant environ à 7 % – encore loin du pic de plus de 8 000 cas supplémentaires atteints au mois de juin 2021. « Je veux être franc, ce chiffre va augmenter », a cependant averti le président chilien lundi 10 janvier.
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