Fernando Macarro Castillo, connu sous le nom de Marcos Ana, prénoms de son père et de sa mère, fut un poète espagnol né dans le village de Alconada en Espagne, le 20 janvier 1920 et mort le 24 novembre 2016 à Madrid. Il fut, selon le quotidien El Pais, « Le prisonnier politique ayant passé le plus de temps dans les geôles franquistes » / [Marcos Ana, en souvenir d'un poète et résistant]
Archives du Secours populaire français
AFFICHE DE PICASSO |
Fernando Macarro Castillo, connu sous le nom de Marcos Ana, né dans le village de San Vicente en Espagne le 20 janvier 1920, est mort le 24 novembre 2016 à Madrid. Fait prisonnier en 1939 durant la guerre civile espagnole, il a passé 22 ans et 7 mois en captivité. Deux fois condamné à mort, il a finalement vu ces peines commuées en 60 ans d’emprisonnement.
CARTE DE REMERCIEMENTS SIGNÉ PAR MARCOS ANA |
Placé en isolement, régulièrement torturé, il commence pour vaincre la solitude à écrire une « poésie nécessaire » qu’il parvient à faire sortir de prison grâce à des amis sur le point d’être libérés, qui apprenaient ses vers par cœur, avant de les faire connaître à l’extérieur. De l’univers concentrationnaire, il rapporte dans La Défense (le journal du SPF) de juin 1962 (voir illustration) : « Je puisais mes forces de deux sources extraordinaires : ma conscience révolutionnaire et la solidarité dans mon pays et dans le monde. » Il ajoute : « L’action internationale a contribué à ce que le traitement envers les prisonniers et leurs familles s’améliore ; la solidarité est parvenue pour nous en prison et dans nos foyers. » Marcos Ana était devenu un symbole de la lutte contre le franquisme.
Marcos Ana Campagne mondiale de solidarité
UNE DE «LA DÉFENSE» DÉDIÉ À MARCOS ANA MENSUEL DU SPF N° 452 JUIN 1962 |
Engagement aux côtés du SPF pour la liberté et la justice
Grand défenseur de la liberté et de la justice, Marcos Ana a de nombreuses fois participé aux actions menées par le Secours populaire, comme par exemple les Semaines nationales de solidarité, de 1964 à 1975, en soutien aux enfants des prisonnières et des prisonniers politiques en Espagne. Il a tenté aux côtés du Secours populaire de sauver Julian Grimau, finalement garrotté le 20 avril 1963 sur ordre de Franco. Il est resté proche de l’association et de son président Julien Lauprêtre qui a déclaré : « Nous avons eu le privilège de le connaître et de partager des moments de sa vie admirable comme son histoire. Homme intègre et loyal, il fut et continuera d’être pour nous un exemple. » Dans son livre mémoire Dites-moi à quoi ressemble un arbre, publié en 2008, il écrit : «Mon péché est terrible : j’ai voulu remplir d’étoiles le cœur de l’homme. Et pour cela, derrière les barreaux, en vingt-deux hivers j’ai perdu mes printemps. » Le combat de Marcos Ana pour la liberté, la dignité humaine et la fraternité reste d’une brûlante actualité.
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Le Secours populaire
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PABLO NERUDA ET MARCOS ANA DANS LE THÉÂTRE CAUPOLICÁN DE SANTIAGO DU CHILI 1963 |
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