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UN NOUVEAU MOAI, CES STATUES CARACTÉRISTIQUES DE L’ÎLE DE PÂQUES,
A ÉTÉ DÉCOUVERT DANS UNE LAGUNE ASSÉCHÉE DU CRATÈRE
D’UN VOLCAN DE CE TERRITOIRE CHILIEN DE L’OCÉAN PACIFIQUE.
PHOTO AFPÎle de Pâques : une nouvelle statue découverte dans une lagune asséchée / Les faits Un moai a été trouvé couché sur le côté au centre d’une lagune de l’île de Pâques, a indiqué la communauté indigène. « Une découverte vraiment unique » qui pourrait ouvrir de nouvelles perspectives sur l’histoire de l’île.
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La Croix (avec AFP)Lecture en 1 min.
PHOTO AFP |
LES GÉANTS DE L’ÎLE DE PÂQUES, APPELÉS MOAÏ, COIFFÉS DE LEUR CHAPEAU ROUGE, LE PUKAO. POUR LES POLYNÉSIENS, C’EST DANS CE CHINION QUE SE TROUVE UNE PARTIE DE L’ÉNERGIE VITALE. |
Statues de l’île de Pâques : le mystère des moai, héritage d’une civilisation perdue / Les faits Un nouveau moai a été découvert jeudi 2 mars sur l’île de Pâques. Ces statues gigantesques témoignent du passé glorieux d’une civilisation polynésienne, perdue au beau milieu du Pacifique.
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Statues de l’île de Pâques : le mystère des moai, héritage d’une civilisation perdue
UN ALIGNEMENT DE MOAI SUR L’ÎLE DE PAQUES, AU CHILI. PHOTO AMY NICHOLE HARRIS |
Un nouveau moai, ces statues caractéristiques de l’île de Pâques, a été découvert dans le cratère d’un volcan de ce territoire chilien de l’océan Pacifique, a indiqué mercredi 1er mars la communauté indigène chargée de l’administration du parc national de l’île. Ces impressionnantes sculptures sont le symbole frappant du contraste entre le dénuement de l’île et le caractère hors norme de son ancienne civilisation polynésienne, les Pascuans.
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L’île de Pâques compte plus de 800 moai, dont la taille est comprise entre deux et neuf mètres. Le plus lourd pèse 82 tonnes et certaines sont même coiffées de pukao qui peuvent peser jusqu’à 11 tonnes et demi. Ces ornements, qui font office de chapeaux, pourraient symboliser un couvre-chef ou des cheveux attachés.
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Ces statues au nez aquilin, construites entre les XIVème et XVIIème siècles, représentent des ancêtres divinisés. Elles sont alignées sur des ahu, des plateformes érigées parallèlement aux rivages, souvent complétées par des chambres funéraires. Ces ahu sont considérés comme « tapu », c’est-à-dire sacré et interdit, un mot qui finira par donner « tabou » dans la langue française.
Sculptés à même la roche d’un volcan
Leurs dimensions imposantes ont suscité de nombreuses questions quant aux techniques employées pour les réaliser, dans la mesure où les habitants de l’île ne disposaient pas de métal. Leur transport et leur érection ont également fait l’objet de nombreuses théories.
À l’heure actuelle, les chercheurs ont établi que les Pascuans avaient recours à des ciseaux et des haches en pierre taillée sans manche, appelés toki. Des dizaines de ces outils ont été retrouvées dans la carrière du Rano Raraku, un volcan situé dans le nord de l’île, où les moai étaient sculptés à même la roche.
Les parois sont faites de tuf volcanique, un matériau plus tendre que la pierre employée pour fabriquer des outils. Les statues étaient taillées en position allongée. Une fois terminées, elles étaient détachées en taillant le dos et elles glissaient le long de la pente, retenues par des cordages. Des pétroglyphes étaient ensuite gravés sur le dos de la statue, peut-être pour représenter les tatouages de l’ancêtre divinisé.
L’épineuse question du transport
De nombreuses sculptures inachevées retrouvées dans la carrière à différents niveaux de complétude ont permis aux archéologues de mieux comprendre le procédé de fabrication. Une fois finis, les moai devaient encore être acheminées à leur ahu, parfois à plusieurs kilomètres de la carrière. Cette question a suscité de nombreuses théories, la plus communément acceptée estimant que les Pascuans avaient recours à des traîneaux de bois.
Les grandes similarités entre les différents moai pourraient être liées à ces contraintes de transport. Une fois arrivées sur leur ahu, les statues recevaient la touche finale : des yeux en obsidienne et en corail étaient apposés dans les orbites vides prévues à cet effet. Cette dernière étape permettait de leur « donner vie », comme l’écrit dans un article Marie-Claire Bataille, maîtresse de conférences des universités au Muséum national d’histoire naturelle.
Le mystère des moai
Il est toutefois très difficile d’obtenir des informations précises sur les moai et sur les cérémonies auxquelles ils donnaient lieu, dans la mesure où leur culte avait déjà disparu au moment de l’arrivée des Européens sur l’île de Pâques, en 1722.
D’après les scientifiques, une sécheresse, des séismes et des tsunamis auraient entraîné des troubles sociaux importants, et l’émergence d’un nouveau culte dédié au Tangata manu, l’homme-oiseau. Des bouleversements climatiques auraient notamment abouti à la disparition de la forêt, essentielle pour la société pascuane et l’érection des moai.
Les maladies apportés par les Européens et les raids d’esclavagistes partis du Pérou mettent le dernier clou de cette civilisation au XIXème siècle.
La simple présence de ces constructions monumentales dénote toutefois « une organisation politique et religieuse importante et complexe », affirme Marie-Claire Bataille. Et raconte l’étonnante histoire d’une population polynésienne isolée au milieu de l’océan Pacifique, qui ne comptait à son apogée pas plus de 1 500 habitants.
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CARICATURE DE MOAÏS |
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