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La politique n'est jamais très loin dans le club créé par des expatriés palestiniens en 1920, qui ne compte plus de joueurs d'origine palestinienne depuis le départ en 2021. [« On s'en foot !» ]
Par AFP et TIMES OF ISRAEL STAFF
À des milliers de kilomètres du conflit au Moyen-Orient, des drapeaux palestiniens flottent par une froide nuit de l’automne austral dans un stade de football de la capitale chilienne, Santiago.
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Des centaines de supporters sont venus soutenir leur équipe, le Deportivo palestino, club de football professionnel qui joue sous les couleurs vert, noir, rouge et blanc du drapeau palestinien.
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La politique n’est jamais très loin dans le club créé par des expatriés palestiniens en 1920.
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« Plus qu’une équipe, un peuple », proclame le logo du Palestino.
« Palestino a 100 ans, plus vieux que l’État d’Israël », qui vient de célébrer le 75ème anniversaire de son indépendance, explique à l’AFP un supporter, Rafael Milad, un homme d’affaires de 29 ans, indiquant que des tribunes descendent des chants comme « Gaza résiste/Palestine existe ».
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« Le Palestino est la Palestine et la Palestine est le Palestino. Nous sommes très concernés par la cause », résume Roberto Bishara, un ancien joueur.
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C’est au début du XXème siècle que des Arabes chrétiens originaires des villes de Bethléem, Beit Jala et Beit Sahur sont arrivés dans le lointain Chili et ont fondé une prospère communauté sud-américaine qui compte aujourd’hui environ un demi-million de personnes. C’est la plus importante en dehors du monde arabe.
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Ils sont devenus des marchands de textile prospères et leurs descendants sont entrés dans la sphère politique : 35 ont été ministres ou membres du Congrès.
Le vice-président du palestino, Sabas Chahuan, affirme ne pas vivre dans un climat de crainte. Au Chili, « il n’y a pas de violences » contre les supporters du club, « sauf dans quelques cas très extrêmes », dit-il.
« Palestino, c’est la Palestine »
C’est trois décennies après sa création que le club fait ses débuts professionnels, et l’équipe première a remporté deux titres nationaux (1955 et 1978) et a atteint les demi-finale de la Copa Libertadores en 1979.
En 2014, la forme du numéro 1 au dos du maillot a été changée pour lui donner celle allongée du territoire palestinien avant 1948, mais la fédération chilienne de football a interdit son utilisation.
Les joueurs ont également suscité la controverse en venant sur le terrain avec un keffieh, la coiffe traditionnelle portée par les hommes au Moyen-Orient.
Aujourd’hui, l’équipe ne compte plus de joueurs d’origine palestinienne depuis le départ en 2021 de Nicolas Zedan.
Mais le Palestino continue de représenter « tous ces Palestiniens qui vivent des moments difficiles. Chaque triomphe du Palestino… est une petite joie parmi les souffrances qu’ils subissent tous les jours », dit à l’AFP Miguel Cordero, un avocat de 49 ans d’origine palestinienne.
En 2019, le club a fait installer des écrans géants à Ramallah pour que les supporters puissent suivre un match du Palestino contre le mythique club argentin de River Plate.
Dans le clubhouse, qui compte quelque 4 600 membres et où les supporters se réunissent pour regarder des matches à la télé, trône une carte de la Palestine « historique » et une peinture murale du leader défunt Yasser Arafat (1929-2004).
Le club a même une mascotte : un homme habillé en cheik blanc. C’est Francico Muñoz, 48 ans, qui lui donne vie durant les matches. Les murs de l’appartement de ce fan du club et défenseur « de la cause » palestinienne sont recouverts de drapeaux et fanions vert, noir, rouge et blanc.
Contrairement à la situation des femmes dans les territoires palestiniens, où elles risquent d’être repoussées par la communauté si elles militent contre les discrimination de genre, selon les Nations unies, l’équipe de Palestino travaille activement à la promotion de sa division féminine.
La section féminine a été créée il y a près de 25 ans et qui a remporté le championnat en 2015.
« Je suis ici dans le football, qui était réservé aux hommes, et je pense aux femmes palestiniennes. Ce serait bien qu’elles aient la liberté d’exprimer ce qu’elles ressentent », a déclaré Isabel Barrios, coordinatrice de l’équipe féminine.
Et dans les Territoires palestiniens, le club finance des écoles de football pour garçons et filles.
DES SUPPORTRICES DU CLUB DE FOOTBALL « PALESTINO » |
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