LUIS OMAR LARA MENDOZA |
L'ÉCRIVAIN CHILIEN LUIS OMAR LARA MENDOZA, PRIX CASA DE LAS AMÉRICAS 1975, EST MORT LE 2 JUILLET 2021 À CONCEPCIÓN AU CHILI, À L'ÂGE DE 80 ANS.
SAMEDI A PORTOCALIU
L'histoire s'est arrêtée à la porte
Des villes de misère
Bouches brûlées par le silence
Des corps assiégés dans le vide
Poussière d'os dans l'air.
Il fait froid à Portocaliu
Un froid samedi seul
Les jeunes désespérées
Ils dansent seuls et désespérés
Une musique désespérée.
Il fait froid à Portocaliu.
Après la pluie les rues
Elles marchent vers la bois sacrée
Adieu les anges et les miracles
Adieu les montres arrêtées...
Sur les horloges arrêtées
Il y a les signes d'autres rêves
Les ombres irrécupérables.
L'histoire ne laisse pas passer
La douce fourrure des rêves
Les rêves n'ont pas de destination
Ils sont comme un samedi dans l'air.
L'histoire reste encore étrangère
Elle ne sait de morts ni d'abandons
Elle ne sait de maisons lugubres
Plein es de nuits et de gémissements.
Elles sont très étranges ces choses
Que parfois nous tenons pour certaines
Et il y a des vérités odieuses
Dans le puits de la mémoire.
Elles sont comme des vitres embuées
Mais quelqu'un nettoie les vitres
Du belvédère qui donne sur tes yeux
Et nous entrevoyons ou le voudrions.
Et la nuit se regarde en nous
Nue sans vergogne.