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(Iquique) Plusieurs milliers de personnes ont manifesté dimanche dans le nord du Chili, rendus responsables d’une hausse de la criminalité, aux cris de « Dehors les délinquants ! ».
PHOTO ALEX DÍAZ |
« nous ne souhaitons pas davantage d’immigrés clandestins dans notre ville », a indiqué un manifestant en tête de cortège parsemé de drapeaux chiliens.
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Selon la police, quelque 4000 personnes ont participé à cette mobilisation dans la ville d’Iquique, située à 1800 kilomètres au nord de Santiago.
De vifs échanges ont eu lieu lorsque le défilé est passé à proximité d’étrangers. Un Vénézuélien a même été frappé par des manifestants jusqu’à ce que les forces de l’ordre interviennent pour le protéger.
LES OISEAUX MIGRATEURS DESSIN NÉSTOR SALAS |
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À l’issue du rassemblement, qui a été dispersé par la police, plusieurs protestataires s’en sont pris à un campement de fortune des immigrés vénézuéliens, qui ne s’y trouvaient pas au moment de l’incident.
Aucune arrestation n’a été menée, car « il n’y a pas eu de désordre grave », a commenté Sergio Telchi, général des carabiniers de la région de Tarapaca, dans une vidéo de la police.
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Cette mobilisation a été organisée après l’agression mardi par sept Vénézuéliens de deux policiers d’Iquique qui les verbalisaient. L’incident, révélé sur les réseaux sociaux, s’est produit dans un contexte de délinquance croissante dont la population attribue la responsabilité à l’afflux de migrants.
Selon les statistiques du parquet régional, les homicides ont quasiment triplé (+183 %) en 2021 à Iquique tandis que le trafic de drogues a bondi de 42 % et les vols avec violence de 18 %. Le trafic de migrants a explosé, avec +501 % par rapport à l’année précédente.
Une manifestation anti-migrants s’était déjà déroulée le 25 septembre dans la ville, rassemblant environ 3000 personnes qui ont parcouru les rues en scandant des slogans xénophobes. Des tentes de migrants avaient été incendiées.
L’arrivée de Vénézuéliens a fortement augmenté depuis fin 2019, fuyant la pauvreté et les pénuries dans leur pays sous sévères sanctions internationales. Le Venezuela, pourtant riche en pétrole, traverse une crise sans précédent.
PHOTO MARTIN BERNETTI |
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