NANCY MOREJON, ÉCRIVAINE, POÉTESSE, ESSAYISTE ET TRADUCTRICE CUBAINE PHOTO DORIS POKLEKOWSKI |
Solidarité avec Nancy Morejón / La poétesse cubaine Nancy Morejón devait assurer la présidence d’honneur de cette quarantième édition du Marché de la poésie. Suite à l’intervention d’un opposant cubain, relayé par le Pen club, la direction du Marché a finalement décidé de renoncer à cette présidence, tout en maintenant son invitation à Nancy Morejón.
NANCY MOREJON, ÉCRIVAINE, POÉTESSE, ESSAYISTE ET TRADUCTRICE CUBAINE PHOTO DORIS POKLEKOWSKI |
Nous connaissons Nancy Morejón, pour certains d’entre nous depuis de nombreuses années. Nous savons qu’elle est une vraie poète, une des grandes voix féminines de la poésie latino-américaine. Femme et Noire, elle est engagée depuis des années dans le combat pour la paix, contre le racisme et les inégalités sociales, de race, de genre, et pour la liberté des peuples .
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CAPTURE D'ÉCRAN |
Que lui reproche-t-on précisément ? D’avoir, avec d’autres écrivains vivant à Cuba, signé plusieurs déclarations en soutien aux autorités cubaines. Elle l’a effectivement fait à plusieurs reprises. Nancy Morejón n’a jamais caché son soutien à la révolution cubaine. Après la mort de Fidel Castro, elle lui a publiquement rendu hommage. Et en 2003, (déclaration plus controversée) suite à l’exécution de trois preneurs d’otages, elle a co-signé un texte adressé aux « Amis au loin », défendant « Cuba (qui) s’est vue obligée de prendre des décisions énergiques qu’elle ne souhaitait naturellement pas avoir à prendre ».
📌Le ministère des Affaires étrangères de Cuba dénonce fermement les actes fascistes commis contre des représentants de la culture nationale /
Prestigieux artistes🇨🇺 ont été la cible d'agressions menées par des éléments de l'extrême droite dans des pays européens. C'est le cas de #BuenaFe en Espagne et la révocation ignominieuse de Nancy Morejón en tant que présidente d'honneur du "Marché de la poésie" en France /
La culture🇨🇺,qui subit l'impact du #blocus économique inhumain et illégal,est porteuse de messages de paix,de dialogue et de tolérance.Elle rejette la barbarie,la haine et la violence que les intérêts impérialistes de USA et de certains de leurs alliés tentent d'imposer. /
La solidarité, la paix et l'engagement pour l'art continueront d'être les principes de nos artistes face à la violence, à l'impunité, au fascisme et à la colonisation culturelle qui prévaut. /
Cuba ne renoncera pas à exposer sa culture dans tous les coins du monde et répondra à toute agression avec fermeté et unité. /
Nous n’affirmons pas que Cuba est un paradis. Nous n’ignorons pas les difficultés actuelles de la population de l’île, dues en particulier au maintien du blocus états-unien, et nous n’ignorons pas les drames qu’a traversés la révolution cubaine, mais nous refusons de hurler avec les loups.
En fait, le principal péché de Nancy Morejón est d’avoir pris partie depuis des années en faveur de la Révolution cubaine dont elle est partie prenante.
Qui l’accuse ?
JACOBO MACHOVER, ANTICASTRISTE PROFESSIONNEL PHOTO RTBF |
Celui qui l’a dénoncée comme soutien du « régime totalitaire » est Jacobo Machover, écrivain d’origine cubaine. Il a quitté Cuba avec sa famille, en 1963, quatre ans après la révolution cubaine. Il a collaboré à plusieurs journaux français et il est connu pour avoir publié quelques livres dans lesquels il s’attache à présenter le Che comme un tueur fanatique.
Après l’attaque au cocktail Molotov contre l’ambassade de Cuba à Paris, en juillet 2021, il a revendiqué publiquement le soutien à l’attentat, au nom de l’organisation européenne Cuba Libre. Que se serait-il passé s’il s’était agi de l’ambassade US à Paris ?... Il aurait sans aucun doute été poursuivi pour complicité de terrorisme… Mais ce n’est que l’ambassade de Cuba… et l’affaire en est restée là.
Il y a certainement bien des choses qui mériteraient d’être corrigées à Cuba, mais la vérité oblige à dire que ce n’est pas dans les rues de La Havane que la police tue régulièrement des Noirs, simplement parce qu’ils sont noirs ou qu’ils ont tardé à obtempérer.
Pour notre part, nous sommes d’accord pour défendre la liberté d’expression partout, y compris dans des pays envers lesquels des raisons historiques nous font éprouver de la sympathie.
Mais quand on prétend se faire les défenseurs des droits de l’homme dans le reste du monde il faudrait commencer par balayer devant sa propre porte.
Et comment peut-on s’en prendre ainsi à des artistes, des écrivains en leur faisant porter toute la responsabilité de la politique de leur pays ?
Heureusement, lorsqu’un écrivain français se rend à l’étranger, par exemple en Amérique latine, on ne lui demande pas s’il a voté Macron et on ne lui impute pas la responsabilité de la trentaine de Gilets jaunes mutilés ou éborgnés, ou des manifestants blessés, parfois très gravement, par la police pendant les manifestations contre la réforme des retraites.
La décision de retirer à Nancy Morejón la présidence de cette édition du Marché de poésie, placée sous le signe de Cuba, nous attriste et nous choque. En tant que poètes, écrivains, hommes et femmes de lettres vivant en France, cette décision nous peine et nous fait honte.
Premiers signataires : Francis Combes (poète ; France) – José Muchnik (poète ; Argentine, France) – Jean-Michel Devesa (universitaire et romancier ; France) – Victor Rodriguez Nunez (Poète ; Cuba, USA) – Yves Vargas (philosophe ; France) – Fabienne Beaudeau (réalisatrice ; France) – Hernando Calvo Ospina (journaliste, écrivain ; Colombie, France) – Michel Cassir (poète ; France, Liban) – Delia Blanco (poète ; République dominicaine, France) – Patricia Latour (journaliste et autrice ; France) - Marie-Laure Coulmin Koutsaftis (poète et traductrice ; Grèce, France)
Signatures : franciscombes71@gmail.com
MUJER NEGRA. NANCY MOREJÓN. CUBA. PAR CADEX HERRERA |