mercredi, mars 27, 2024

FENÊTRE SUR COUR

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« LE CAUCHEMAR DE NETANYAHOU »

BLEUS : UN MARS ET ÇA RÉPARE ?

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L'ATTAQUANT FRANÇAIS OLIVIER GIROUD AU DUEL AVEC 
LE DÉFENSEUR CHILIEN IGOR LICHNOVSKY, LORS DU MATCH 
AMICAL ENTRE LA FRANCE ET LE CHILI, LE 26 MARS 2024
 AU VÉLODROME DE MARSEILLE.
PHOTO NICOLAS TUCAT / AFP

INTERNATIONAL AMICAL FRANCE-CHILI (3-2) / Bleus : un mars et ça répare ? / La victoire poussive contre le Chili, ce mardi soir, n’a pas embelli un rassemblement qui n’aura pas été très réjouissant pour l’équipe de France. C’est l’heure du bilan, sans tirer aucune conclusion à trois mois d’un Euro dans lequel les Bleus devront raconter une autre histoire.   [« On s'en foot !» ]

Par Clément Gavard

→ Mbappé, silence c’est poussif

MBAPPÉ, SILENCE C’EST POUSSIF

En bon attaquant obnubilé par ses statistiques, Mbappé a sans doute déjà noté qu’il restait désormais sur trois matchs d’affilée sans marquer sous le maillot frappé du coq (deux titularisations, une entrée en jeu contre la Grèce). Rien de bien grave dans des rencontres sans importance, mais pas anodin non plus quand il s’agit du Parisien, qui n’avait plus connu une telle disette en sélection depuis son Euro désertique en juin 2021. « Kylian a cette capacité à être très souvent décisif. Mais quand il ne marque pas deux matchs d’affilée, on dirait que ça fait trois mois, calmait Didier Deschamps en conférence de presse ce mardi soir. Il a des échéances importantes, il doit se gérer un peu. Mais si je dois m’inquiéter pour Kylian…»

Quand il ne marque pas deux matchs d’affilée, on dirait que ça fait trois mois. Didier Deschamps à propos de Mbappé

Après avoir accompagné ses camarades dans la médiocrité contre l’Allemagne, le capitaine des Bleus a livré une prestation assez indigente au Vélodrome, où il a été accueilli par des sifflets à quatre jours de Marseille-PSG. Des stats, encore : 0 dribble réussi sur 7 tentés contre le Chili, 1 duel gagné sur 10, 14 ballons perdus… Un match sans pour Mbappé, peut-être plus perturbé par ce qui se joue en coulisses ces derniers temps qu’il n’a pu le dire face aux médias durant ce rassemblement. Il reste bien sûr le premier nom couché sur la feuille par le sélectionneur (avec Antoine Griezmann). L’important, ce sera dans trois mois, dans une compétition qu’il cherchera enfin à dompter, comme il aime le faire avec la Coupe du monde.

→ En défense, une collection d’incertitudes

On ne découvrira pas après douze ans de règne de Didier Deschamps que le technicien accorde une place majeure à la solidité défensive de son équipe. C’est sa base, sa marque de fabrique, celle qui explique pourquoi le sélectionneur aime collectionner les défenseurs centraux de métier dans ses listes, quitte à leur faire une petite place dans un couloir. Et pourtant, la ligne arrière des Bleus n’a pas rassuré, ni contre l’Allemagne, ni face au Chili, encaissant à chaque fois deux buts et concédant beaucoup trop de situations, même face à un adversaire supposé en petite forme. Ils auront tous eu un peu de temps de jeu, même Jonathan Clauss, sorti sur blessure très rapidement au Vélodrome. Personne ne s’impose à droite, c’est un grand classique : Jules Koundé ne semble pas à son aise, même s’il y joue désormais au Barça, et c’est à se demander si Benjamin Pavard ne va pas redevenir une option quand l’Euro pointera le bout de son nez.

QUAND TU COURS APRÈS UNE PLACE DE TITULAIRE. 

L’équipe de France se cherche aussi une charnière type. L’ancien Bavarois est convaincant à l’Inter, mais dans une défense à trois, qui n’est plus d’actualité chez les Tricolores. Depuis la retraite internationale de Raphaël Varane, DD tâtonne : un coup le duo Ibrahima Konaté-Dayot Upamecano, un autre Lucas Hernandez, un autre William Saliba… Ce dernier a d’ailleurs une carte à jouer, en tant que taulier d’une équipe d’Arsenal qui marche sur l’eau, même si Deschamps ne l’a pas franchement brossé dans le sens du poil cette semaine. Il a pourtant éteint une ultime offensive chilienne, ce mardi soir, et il continue à gagner en maturité à tout juste 23 ans. La paire idéale se dessine parfois pendant un tournoi (coucou Samuel Umtiti), c’est ce qu’il faut espérer pour les Bleus. À gauche, en revanche, Theo Hernandez peut dormir sur ses deux oreilles (et ne pas se blesser, si possible).

→ Tchouaméni, cadre bancal

Défendre n’est pas uniquement l’affaire de la défense, c’est une histoire d’équipe, d’équilibre, de pressing et c’est souvent le milieu de terrain qui se retrouve au cœur de l’équation d’une rencontre. C’est peut-être dans ce secteur que les Bleus ont paru les plus démunis en ce mois de mars. Dépassés à tous les niveaux contre les Allemands, les milieux n’ont guère été plus emballants face au Chili. Un joueur pour illustrer ces défaillances : Aurélien Tchouaméni. Celui qui a fêté sa 30e sélection le week-end dernier a déçu et peine à confirmer son nouveau statut en équipe de France. C’est le cas aussi au Real Madrid cette saison, où il évolue dernièrement au poste de défenseur central pour dépanner. Dans l’entrejeu, l’ancien Bordelais a montré des limites techniques, sans parvenir non plus à protéger la défense lors des séquences sans ballon. En malus, une attitude laissant à désirer, entre nonchalance et suffisance. Youssouf Fofana, lui, a marqué des points, mais il est difficile de ne pas constater que tous les milieux (Eduardo Camavinga, Adrien Rabiot, Warren Zaïre-Emery) de cette liste ont des profils similaires. Faites qu’Antoine Griezmann arrive en forme en juin, en gros.

→ Pour Deschamps, le juge de paix sera l’Euro

Le patron des Bleus avait commencé ce rassemblement par un coup de gueule contre Hubert Fournier et la DTN, il l’a terminé beaucoup moins offensif et usé. Deschamps a laissé l’impression de subir cette semaine tricolore, laissant planer un drôle de mystère sur l’état physique de ses hommes et ne cachant pas que cette trêve calée avant des échéances importantes en club n’était pas idéale. « J’ai été joueur, je peux comprendre qu’ils soient dans la gestion, disait-il après la victoire contre le Chili. En juin, on devra avoir de la fraîcheur, et là, elle n’était pas à son maximum. » Il n’avait pas caché que cette dernière fenêtre internationale avant l’Euro lui servirait surtout à faire une revue d’effectif, en utilisant tout le monde à sa disposition, à l’exception d’Alphonse Areola.

Je n’ai pas d’incertitudes avant, je n’en aurai pas plus maintenant. Ils savent que pour être performants en juin, il faudra faire beaucoup plus. Didier Deschamps

« Je n’ai pas d’incertitudes avant, je n’en aurai pas plus maintenant. Ils savent que pour être performants en juin, il faudra faire beaucoup plu », prévenait-il encore avant de quitter une scène qu’il retrouvera en mai pour annoncer les 23 heureux élus. Deschamps assure avoir déjà une idée de son onze type pour le tournoi en Allemagne, il semble pourtant encore tâtonner. Là encore, ce n’est pas inhabituel, et DD a donné rendez-vous en juin, dans un autre contexte, qu’il apprécie davantage que ces trêves flottantes et dont il sait se servir pour monter un groupe compétitif et en mission. Ces Bleus avancent vers l’Euro avec des doutes, des interrogations et la certitude que le premier match contre l’Autriche, très large vainqueur de la Turquie (6-1) ce mardi soir, sera tout sauf du gâteau. Au bout de l’histoire, toujours cette même rengaine chère à Deschamps : le résultat final lui donnera raison, ou non.


 


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mardi, mars 26, 2024

UN TRIBUNAL BRITANNIQUE REPORTE SA DÉCISION SUR L’EXTRADITION DE JULIAN ASSANGE

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 DES SOUTIENS DE JULIAN ASSANGE RÉCLAMANT SA LIBÉRATION
 DEVANT LA HAUTE COUR DE LONDRES, LE 26 MARS 2024.
 PHOTO DANIEL LEAL / AFP


Un tribunal britannique reporte sa décision sur l’extradition de Julian Assange / Londres, 26 mars 2024. La Haute Cour de cette capitale a décidé aujourd'hui de reporter sa décision sur l'appel présenté par la défense du journaliste australien Julian Assange, fondateur du portail WikiLeaks.

Prensa Latina

Selon la chaîne de télévision Sky News, le gouvernement des États-Unis a l’intention de poursuivre l’australien pour espionnage, avec une peine pouvant aller jusqu’à 175 ans de prison.

Mais Assange, 52 ans, se bat contre cette extradition depuis 2019, alors qu’il fait face à des accusations aux États-Unis pour avoir publié des centaines de milliers de documents filtrés sur les guerres en Afghanistan et en Irak, ainsi que des câbles diplomatiques en 2010 et 2011.

► À lire aussi :       CAJOLER PINOCHET, BRISER ASSANGE

En 2022, le Royaume-Uni a approuvé l’extradition du journaliste australien, mais ses avocats considèrent qu’il s’agit d’une violation du traité bilatéral de justice qui interdit l’utilisation de cette mesure pour des raisons politiques.

Si la Haute Cour rejette à nouveau la demande d’Assange, le recours judiciaire sera épuisé et l’ordonnance d’extradition entrera en vigueur.

Assange ne pourra faire appel que devant la Cour européenne des droits de l’homme.

Mais son équipe juridique craint que si les juges londoniens rejetaient l’appel, le journaliste australien soit immédiatement extradé vers les États-Unis.

peo/livp/mem/ehl

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DESSIN CHAPPATTE DANS
 LE TEMPS, GENÈVE 2010


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lundi, mars 25, 2024

FOOT : À QUELLE HEURE ET SUR QUELLE CHAÎNE SUIVRE FRANCE-CHILI ?

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  AGENCE @MAXPPP
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LE FIGARO
Foot : à quelle heure et sur quelle chaîne suivre France-Chili ? / L’équipe de France tentera d’oublier son revers face à l’Allemagne samedi (0-2) en recevant le Chili au stade Vélodrome de Marseille ce mardi soir.  [« On s'en foot !» ]

par S.F. - Le Figaro

dernier rendez-vous avant de passer en mode Euro 2024. L’équipe de France boucle la trêve internationale de mars, la dernière avant le championnat d’Europe cet été (14 juin - 14 juillet), par un match amical face au Chili mardi soir. 

► À lire aussi :        INVITATION HOMMAGE À PABLO NERUDA À VILLEJUIF

Les Bleus se doivent de relever la tête après avoir été battus à plates coutures par l’Allemagne samedi (0-2).

FRANCE - CHILI 
 AGENCE 
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La rencontre est prévue ce mardi (21h) au stade Vélodrome de Marseille et sera retransmise sur TF1. Elle sera également commentée en direct sur le site du Figaro. Le capitaine tricolore, Kylian Mbappé, devrait être de nouveau de la partie. Pas Antoine Griezmann, qu’on ne reverra pas en Bleu avant juin prochain.

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mercredi, mars 20, 2024

ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE LA DRAMATURGE ISIDORA AGUIRRE


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ISIDORA AGUIRRE

 1919  - 22 MARS - 2024
 105ème ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE 
LA DRAMATURGE ISIDORA AGUIRRE

ISIDORA AGUIRRE
Au milieu du XXème siècle, l’œuvre d’Isidora Aguirre Tupper amène une importante rénovation du théâtre chilien, alors marqué par le réalisme. Elle est l’une des principales figures de la Génération de 57, qui se distingue par son théâtre au réalisme psychologique, dont la dramaturgie s’appuie sur les revendications populaires et la critique des institutions bourgeoises.


 « LA PÉRGOLA DE LAS FLORES »

    lundi, mars 18, 2024

    APRÈS L’ARGENTINE ET LE CHILI, LE BRÉSIL À SON TOUR ÉTOUFFÉ PAR DES TEMPÉRATURES EXTRÊMES

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    JUSQU'À 62 DEGRÉS ONT ÉTÉ RELEVÉS EN CETTE FIN D'ÉTÉ
    AUSTRAL  AU BRÉSIL, ICI À RIO DE JANEIRO, LE 17 MAS.
    PHOTO RICARDO MORAES / REUTERS

    Réchauffement climatique / Après l’Argentine et le Chili, le Brésil à son tour étouffé par des températures extrêmes / La fin de l’été austral est marquée par une chaleur inédite à Rio de Janeiro ou Sao Paulo, où l’on atteint jusqu’à 62 degrés et par des inondations et du froid dans le sud du pays. Un phénomène en partie dû à El Nino.

    par François-Xavier Gomez

    Vague de chaleur intense dans le nord et alerte aux pluies diluviennes dans le sud : le Brésil subit des aléas climatiques extrêmes en ce mois de mars, qui correspond à la fin de l’été austral. Le week-end dernier à Rio de Janeiro, la population suffoquait : le thermomètre indiquait 42 °C, mais la température ressentie a grimpé à 62,3 °C, la plus haute jamais enregistrée depuis dix ans, quand cette mesure a commencé à être utilisée. «Evitez toute exposition prolongée au soleil. Hydratez-vous !» a averti sur X (ex-Twitter) le système d’alerte de la métropole.


    ► À lire aussi :        INVITATION HOMMAGE À PABLO NERUDA À VILLEJUIF

    CAPTURE D'ÉCRAN

    La zone ouest de Rio, composée de quartiers pauvres, excentrés et mal desservis, a été la plus touchée. Plus de 40 % des 6 millions de Cariocas y résident. Autour du jardin botanique, quartier résidentiel du sud de la ville, privilégié avec son abondante végétation, la température ressentie est montée à 57,7 °C dimanche. Les habitants ont aussi cherché un peu de fraîcheur au parc de Tijuca, le poumon vert de Rio, ou sur les plages emblématiques d’Ipanema et Copacabana, même la nuit.

    À Sao Paulo, plus importante ville d’Amérique du Sud avec plus de 12 millions d’habitants, la journée de samedi a été la plus chaude de l’année avec 34,7 °C, température la plus élevée pour un mois de mars depuis 1943, quand l’Institut national de météorologie a commencé ses relevés.

    Une des conséquences de la vague de chaleur a été le pic de consommation électrique observé vendredi sur l’ensemble du pays, à 102 478 mégawatts. D’après la compagnie ONS (l’opérateur national du système électrique), 92,5 % de cette demande a été satisfaite par des énergies renouvelables. Le record est dû à l’emploi massif de ventilateurs et d’appareils de climatisation.

    Jusqu’à 500 millimètres d’eau

    Dans le centre et le sud du Brésil, c’est au contraire la pluie qui menace. Des précipitations très importantes sont attendues dans la semaine, ont mis en garde les autorités. L’agence d’information météorologique MetSul annonce un «front froid très intense accompagné de pluies torrentielles et de possibles coups de vent». Une partie de l’Etat du Rio Grande do Sul, notamment la ville d’Uruguaiana, est déjà inondée. Dans les jours qui viennent, jusqu’à 500 millimètres d’eau pourraient tomber, selon MetSul. Le riche Etat agricole a connu le mois dernier des chaleurs intenses en raison d’un «dôme extrême» en provenance d’Argentine, où une vague de chaleur exceptionnelle a duré du 21 janvier au 12 février. Les 45 °C ont été atteints dans plusieurs provinces du nord, et la Patagonie a affiché pour la première fois 42,5 °C. A Mar del Plata, station balnéaire à 400 km de la capitale, l’eau de mer a atteint 24,7 °C en surface, encore un record. L’Organisation météorologique mondiale, dont la secrétaire générale est l’Argentine Celeste Saulo, a déjà signalé l’année 2023 comme l’année la plus chaude pour les températures des eaux marines. Et février 2024 a été le mois où les mers de la planète ont été les plus chaudes.

    Les experts attribuent l’instabilité météorologique au changement climatique lié en partie au phénomène El Nino, qui touche le cône sud de l’Amérique latine. Une de ses conséquences récentes a été la vague d’incendies catastrophiques au Chili au mois de février.


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    DÉBUT DE L'INSURRECTION DE LA COMMUNE DE PARIS

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    DESSIN ARTISTE NCONNU

     1871 - 18 mars - 2024
    153ème ANNIVERSAIRE DU DÉBUT DE
    L'INSURRECTION DE LA COMMUNE DE PARIS


    Le 18 mars 1871, Adolphe Thiers tentait de désarmer le peuple de Paris en faisant enlever les canons de la garde nationale entreposés à Belleville et Montmartre.

    Histoire des luttes 

     IMAGE BROKER

    C'est un échec cinglant, non seulement car la mobilisation des parisiens faisait échouer le projet, mais en plus le 88ème régiment de ligne fraternisait avec la population.

    AUTEUR, ILLUSTRATIONS,
    DESSINS JACQUES TARDI 

    Paris échappait alors au contrôle du gouvernement replié à Versailles, l'insurrection populaire triomphait. La Commune de Paris venait d'entrer dans l'Histoire internationale des luttes :

    « La Commune fût à la fois le tombeau du vieux socialisme spécifiquement français et le berceau du nouveau communisme international pour la France. Et les victoires des ouvriers allemands aideront de nouveau ce dernier à se remettre en selle. » Engels à A. Bebel, 29 octobre 1884.

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     « CRI DU PEUPLE » JACQUES TARDI 


    mardi, mars 12, 2024

    CHILI / CINÉMA : « MIS HERMANOS » EST UNE FICTION BASÉE SUR DES FAITS RÉELS

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    AFFICHE DU FILM MIS HERMANOS

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    L'HUMANITÉ

    Au Chili, « les enfants pauvres et indigènes sont abandonnés par l’État », estime la réalisatrice Claudia Huaiquimilla / Une prison pour mineurs au Chili où des adolescents incarcérés sont victimes d’un système qui les conduits à leur perte. Dans Mis Hermanos, Claudia Huaiquimilla met en lumière leur humanité et leur diversité. / Culture et savoir

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    Mis Hermanos, de Claudia Huaquimilla, 1 h 25
    Une série de rencontres avec la réalisatrice auront
     lieu dans toute la France au mois de mars.
    par Pablo Patarin
    8 min

    LA RÉALISATRICE CHILIENNE
    CLAUDIA HUAIQUIMILLA À LA 
     PHOTO ERIC CABANIS / AFP 


    mis Hermanos est une fiction basée sur des faits réels. En 2007, la tragédie du centre de détention de Puerto Montt, où plusieurs enfants meurent des suites d’un incendie, met en lumière les conditions de vie d’adolescents laissés à l’abandon par l’institution. Un cas loin d’être isolé puisque, entre 2005 et 2020, près de 1 800 jeunes décèdent dans ces « prisons » gérées par l’État chilien.

    ► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

    Claudia Huaiquimilla, enseignante et réalisatrice issue de la communauté mapuche, s’empare de ce sujet dans un film âpre. Sans misérabilisme, elle dépeint la tragédie humaine provoquée par la violence institutionnelle à travers le parcours d’Ángel et Franco, deux frères âgés de 14 et 17 ans.

    Mis Hermanos est né d’une rencontre avec un enseignant lors de la sortie de votre précédent film, Mala Junta…

    Nous avons rencontré le professeur d’un centre de détention pour mineurs lors d’une séance pour des étudiants. Nous ne savions pas à quoi ressemblent ces endroits. Je n’avais pas conscience qu’il s’agissait de véritables prisons. L’un d’eux était même un centre de torture sous la dictature de Pinochet.

    J’y ai découvert la réalité de ces jeunes filles et garçons curieux du monde extérieur, pour qui ces séances sont l’occasion de parler librement, de s’évader, de se sentir considérés. J’ai été marquée par leur complicité et leur fraternité. Ces jeunes ont les mêmes pulsions que n’importe quel adolescent, sauf qu’ils sont enfermés.

    J’ai aussi été frappée par l’engourdissement provoqué par l’excès d’anxiolytiques et d’antidépresseurs. Ils sont drogués pour supporter l’enfermement. Leurs témoignages ont construit mon scénario.

    Le scénario s’inspire aussi d’une histoire vraie, qui s’est déroulée dans un centre de Puerto Montt, au sud du Chili…

    Une nuit de 2007, un groupe de dix adolescents a organisé une émeute pour exiger de meilleures conditions de détention et s’échapper avant l’arrivée des pompiers. La fumée toxique s’est propagée et ils sont morts asphyxiés. C’est la première prison où nous sommes allés dans le cadre de la tournée de Mala Junta. À l’extérieur, les photos du mémorial créé par les familles des jeunes défunts se sont effacées.

    Le film n’est pas une enquête mais plutôt une manière de savoir qui étaient ces garçons afin de faire vivre leur histoire pour que cela ne se reproduise plus.

    1 796 jeunes sont morts dans ces centres en quinze ans…

    Quand ces données ont été révélées au Chili, elles sont rapidement devenues de simples statistiques. Recueillir des témoignages et étudier les conditions de vie permettent une autre approche. Notre histoire n’aborde qu’un dixième des choses terribles constatées dans nos recherches…

    Le film montre des jeunes queer, ainsi qu’un certain masculinisme. Était-ce une manière de rendre compte de la diversité des jeunes de ces centres ?

    En général, il s’agit de jeunes issus de milieux populaires, souvent issus de communautés indigènes. Nous voulions montrer leur diversité, à rebours d’un système qui les enferme dans des cases. Entre eux, les jeunes se montrent très inclusifs.

    Nous voulions parler de ces adolescents qui ne se sentent pas jugés comme ils le seraient par l’institution ou les adultes. Dans cette même logique, les adolescents ne parlent jamais de la raison pour laquelle ils sont là, du crime qu’ils ont commis.

    Depuis la sortie du film au Chili, en 2021, la politique carcérale pour les mineurs a-t-elle évolué ?

    Cette institution nommée Sename (Service national des mineurs) a été remplacée par Mejor Niñez (« Meilleurs Enfants »). Ce changement de nom entraînera-t-il de réelles actions radicales pour leur protection ? Des changements importants auraient pu être entrepris avec la nouvelle Constitution et son volet sur le droit des enfants et des adolescents. Nous avions décidé de sortir ce film en 2021 pour nourrir le dialogue autour du vote de la Constitution. Malheureusement, elle n’a pas été approuvée…

    La violence des surveillants pénitentiaires est-elle un reflet de la violence de l’autorité au Chili?

    La plupart des étudiants chiliens s’identifiaient à la situation traversée par les personnages. Même s’ils ne sont pas enfermés, leur voix n’a aucune portée et leurs individualités sont réprimées. Cette violence institutionnelle produit l’enfermement.

    Comment expliquez-vous la surreprésentation des personnes issues des peuples autochtones comme les Mapuches au sein de ces centres ?

    C’est la conséquence de l’appauvrissement des communautés indigènes, reléguées à l’arrière-plan. Les enfants se réfugient dans la rue pour survivre. Ils sont abandonnés par l’État, qui se montre ensuite brutal avec eux. Il est très douloureux pour les adolescents d’être arrachés au monde qui les entoure au moment où ils construisent leur identité. Mais pour les jeunes des peuples indigènes, c’est aussi un bannissement de leur terre, de leur communauté. Le préjudice est double. Et dans les centres, aucun protocole, ni aucune forme d’inclusion n’est mise en place.

    Le film aborde aussi les tabous du viol et de l’inceste. Pourquoi avoir évoqué ces sujets dans ce contexte ?

    Le film suggère plus de violence qu’il n’en montre. Mais il était important de dénoncer ces violences, qui peuvent marquer ces enfants pour la vie, au sein d’une institution censée les protéger. Le film a d’ailleurs été réalisé dans un centre situé sur une colline à Rancagua, loin de tout… Une manière de symboliser qu’en cas d’appel à l’aide, personne ne leur répond.


    Finalement, seule l’entraide peut les sauver ?


    Ces enfants doivent trouver seuls le courage de se défendre les uns les autres, y compris contre eux-mêmes. C’est ce qui déclenche la mutinerie. Le personnage principal suit les règles mais le système ne lui laisse pas le choix. C’est aussi l’histoire du Chili et celle de la résilience, de la résistance, des luttes, des espoirs et des rêves.

    Dans ce marasme, le personnage de la professeure du centre dénote ?

    Je suis la fille d’une enseignante qui travaille dans des secteurs défavorisés. Il était primordial de créer un personnage complexe qui représente ceux que nous avons rencontrés dans les Sename. Ils sont aussi victimes du système, tentent de changer les choses sans en avoir les moyens. Et y parvenir, ne serait-ce qu’avec un enfant, est déjà une réussite. La professeure est l’une des rares adultes à croire en eux, à tenter de leur donner confiance et à leur laisser entendre qu’un autre avenir est possible.

    Votre cinéma se veut-il engagé ?

    Je tente de combattre certains stéréotypes et la façon dont ma classe sociale a été représentée dans le cinéma chilien, qui manque parfois d’authenticité. Je représente mes frères ou voisins potentiels pour construire des personnages nuancés, avec leurs contradictions, leur part d’ombre et de lumière.

    Comment se porte le cinéma chilien ?

    Beaucoup de gens croient que le Chili est un pays où le cinéma est très vivant. Mais il est difficile d’être cinéaste ici. Il y a eu un boom à certaines époques, avec un tas de personnes qui ont accédé aux études grâce aux crédits de l’État. Cependant, l’accès à la production de fictions avec un budget important est rarement confié aux femmes ou aux gens issus de classes populaires.



    Les mots-clés associés à cet article

    Chili cinéma  indigenes mapuche mineurs prison
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    MORT D'AKIRA TORIYAMA, LE PÈRE DE «DRAGON BALL »

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    ILLUSTRATION DHNET 
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    L'HUMANITÉ

    Disparition / Mort d'Akira Toriyama, le père de « Dragon Ball » / Le mangaka Akira Toriyama, connu par le grand public pour la série « Dragon Ball », est décédé le 1er mars à l’âge de 68 ans d’un hématome sous-dural, selon un communiqué de sa maison d’édition et de son studio.

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    Akira Toriyama, le créateur de Dragon Ball, est mort à 68 ans / M6 Info

    par Théo Bourrieau

    4min

    LE CRÉATEUR DE MANGAS
    AKIRA TORIYAMA, EN MAI
    1982 AU JAPON. PHOTO AFP
    « Nous sommes profondément attristés de vous informer que le créateur de Manga Akira Toriyama est décédé le 1er mars à la suite d’un hématome sous-dural. Il était âgé de 68 ans. » C’est ainsi que Bird Studio et Capsule Corporation Tokyo, le studio et la maison d’édition d’Akira Toriyama ont annoncé le décès du créateur de Dragon Ball.

    TOEI ANIMATION CO., LTD.  / AKIRA TORIYAMA

    Celui qui a popularisé le manga en Europe

    Né à Nagoya, dans le centre du Japon, en 1955, Akira Toriyama était avant tout connu pour le manga « Dragon Ball », créé en 1984 et racontant la vie de Son Goku, petit garçon orphelin prodige des arts martiaux qui part à la recherche de boules de cristal en compagnie de tout un tas de compagnons plus déjantés les uns que les autres. Le manga s’est écoulé à plus de 300 millions d’exemplaires dans le monde, faisant de lui l’un des plus vendus au monde.

    L'ÉDITION "PASTEL" DE "DRAGON BALL" - GLÉNAT

    Il a été à l’origine d’innombrables adaptations à la télévision, en jeu vidéo, au cinéma, en cartes à jouer, en figurines, et décliné en d’innombrables objets dérivés. « Dragon Ball » a ainsi participé à la popularisation du manga en Europe, à la fin des années 1980.

    DOCTEUR SLUMP
     PERFECT EDITION
    - TOME 01

    Mais Akira Toriyama était aussi l’auteur de nombreuses autres séries de manga, dont « Dr Slump », paru entre 1980 et 1984 dans l’hebdomadaire Shonen Jump : l’histoire d’une petite fille androïde à la force redoutable créée par un savant.

    La disparition d’Akira Toriyama a suscité la tristesse de nombreux fans sur les réseaux sociaux. Son œuvre, devenue une des plus importantes références du manga, a bercé l’enfance et l’adolescente de beaucoup. 

    Eiichirō Oda, l’auteur de 

    SON GOKÛ 
    One Piece, le manga ayant vendu le plus de d’exemplaires dans le monde et toujours en cours de parution, a rendu hommage au père de Son Goku : « C’est trop tôt. Le vide est trop grand. La tristesse m’envahit quand je pense que je ne le reverrai plus jamais. Je l’admire tellement depuis que je suis enfant (…). Il a également créé une époque où les adultes et les enfants pouvaient aimer, lire des mangas. Il nous a montré le rêve que le manga puisse se répandre dans le monde entier. »

    « Mes sentiments à Toriyama-sensei »

    Masashi Kishimoto, l’auteur de Naruto, autre manga à succès, a également tenu à s’exprimer sur la mort d’Akira Toriyama : « Honnêtement, je ne sais pas quoi écrire ni comment écrire sur quelque chose d’aussi soudain. Cependant, pour l’instant, j’aimerais exprimer mes pensées et mes sentiments à Toriyama-sensei (maître Toriyama) (…). J’ai grandi avec le Dr Slump dans les classes inférieures de l’école primaire et avec Dragon Ball dans les classes supérieures. »

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     KAMÉ SENNIN OU TORTUE GÉNIALE

    « Dragon Ball » a également été l’objet de controverses, notamment en termes de représentation féminine, d’agressions et de harcèlements sexuels. Les parties intimes des femmes et leurs sous-vêtements sont par exemple des éléments récurrents dans l’histoire de Dragon Ball. L’écriture de certains personnages féminins est depuis longtemps source de critiques, pour leur sexualisation, ou pour leur traitement simpliste et sexiste.

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