vendredi, septembre 13, 2024

EL SIGLO À LA FÊTE DE L'HUMANITÉ 2024

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EL SIGLO À LA FÊTE DE L'HUMANITÉ. 2024

Ce week-end à la Fête de l'Humanité – Une Fête culturelle, politique et populaire
Retrouvez le stand du Chili à la fête de l’Humanité !

El Siglo, hebdomadaire chilien fondé le 31 aout 1940, par le Parti communiste chilien (PCCh), tiendra un stand au Village du monde à la Fête de l'Humanité, ces 13, 14 et 15 septembre 2024 ! 

EL SIGLO À LA FÊTE DE L'HUMANITÉ 2024

Gastronomie et cuisine du Chili.

L'occasion de nous rencontrer, et d'échanger autour d'une empanada et d'un verre de vin.

EL SIGLO À LA FÊTE DE L'HUMANITÉ 2024



"Empanadas idéologiques".

Librairie Éphémère  / Dédicaces d'Auteur – 

* Alvaro Alarcón Bravo, « Le travail décent fondement du travail efficient », Licanantay, 109 p., 15 euros.

"Empanadas artistiques". 

Exposition de Katia Odartchenko – 

* Exposition "Golpe!" de Katia Odartchenko (France), Artiste Peintre Contemporain 

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1973-2024
¡GOLPE!
EXPOSITION KATIA ODARTCHENKO
Vendredi   13/09/2024 : de 12h00 à 04h00
Samedi     14/09/2024 : de 09h00 à 04h00
Dimanche 15/09/2024 : de 09h00 à 20h40
 

jeudi, septembre 12, 2024

DISPARUS DE LA DICTATURE AU CHILI: QUEL BILAN POUR LE PLAN DE RECHERCHE DU PRÉSIDENT BORIC?

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DES MANIFESTANTS PORTENT DES PHOTOS DE PERSONNES DISPARUES  LORS
D'UN RASSEMBLEMENT COMMÉMORANT LE 51ÈME ANNIVERSAIRE DU COUP
D'ÉTAT MILITAIRE DE 1973, À SANTIAGO DU CHILI, LE 8 SEPTEMBRE 2024.
PHOTO RAUL BRAVO

Disparus de la dictature au Chili: quel bilan pour le plan de recherche du président Boric? / Cinquante-et-un ans après le coup d’État d’Augusto Pinochet qui a renversé le président socialiste Salvador Allende le 11 septembre 1973, l’État chilien cherche toujours 1 469 personnes qui ont disparu pendant la dictature. Il y a un an, le président Gabriel Boric annonçait un Plan national « Vérité et Justice », pour donner un coup d'accélérateur à ces recherches, avec l'aide de l'intelligence artificielle.

Par Laurie Fachaux

9 mn

santiago du Chili, 1975. Augusto Pinochet a pris le pouvoir depuis deux ans, la chasse aux opposants continue. Juan Luis Rivera est un syndicaliste et militant communiste, un parti interdit depuis 1973. Le 6 novembre de cette année, cet électricien syndicaliste sort de son travail, dans le centre-ville de Santiago, quand plusieurs personnes l’arrêtent et le font monter dans une voiture. Il avait 52 ans.

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Depuis ce jour, personne n’a plus jamais eu de ses nouvelles. Un demi-siècle après sa disparition, sa fille, Gaby Rivera, le cherche toujours. Elle est devenue la présidente de l’association des familles de personnes détenues disparues (AFDD). Son père est l’un des 1 469 disparus de la dictature recherchés par le Plan national lancé par Gabriel Boric le 30 août 2023. « C'est l'État qui a planifié et exécuté ces crimes et c'est lui qui doit prendre en charge la recherche de la vérité », avait alors lancé le président de gauche.

 


Au moins 3 200 personnes ont été assassinées ou ont disparu pendant la dictature de Pinochet (1973-1990). Depuis le retour de la démocratie en 1990, les corps de quelque 300 personnes disparues ont été identifiés. La plupart ont été exhumés des fosses communes. Et les autres ? Qui sont ces 1 469 disparus ? Très majoritairement des hommes, d’après une étude réalisée par le programme des droits humains du ministère chilien de la Justice en 2023. Une personne sur deux avait entre 21 et 30 ans au moment de sa disparition, et un sur deux était ouvrier.

DES ÉQUIPES DU PLAN NATIONAL DE RECHERCHE EFFECTUENT
 DES RECHERCHES SUR LE TERRAIN DANS LE BUT
DE RETROUVER DES DISPARUS DE LA DICTATURE.
PHOTO PROGRAMME DES DROITS HUMAINS,
 MINISTÈRE CHILIEN DE LA JUSTICE

Depuis le lancement du Plan national de recherche, 67 rencontres ont eu lieu dans tout le pays. Au total, 775 personnes y ont participé, avance le gouvernement chilien – familles des personnes disparues et associations de défense des droits humains. Le but du Plan est d’établir les circonstances de la disparition de ces victimes et de retracer la trajectoire des personnes entre leur arrestation et leur disparition ou leur mort.

Un défi de taille puisque pendant la dictature civico-militaire, les soldats ont lancé dans l’océan les corps de plusieurs personnes, lestés d’un poids pour qu’ils ne regagnent jamais le rivage. Une technique utilisée pour cacher leurs crimes. D’autres corps ont été exhumés par les forces armées, sur ordre d’Augusto Pinochet, pour les faire disparaître. C’est notamment ce qu’il s’est passé lors de l’opération « retrait de téléviseurs » (retiro de televisores) dans les années 1970 et 1980.

Entre 1973 et 1990, « l’appareil d’État s’est organisé pour que nous ne puissions jamais retrouver les personnes disparues », déplore Daniela Quintanilla, la secrétaire d’État aux droits humains du ministère chilien de la Justice, au micro de RFI. Quelque 50 personnes font partie du Plan national de recherche pour relever la titanesque tâche de chercher plus d'un millier de personnes. Une équipe « pluridisciplinaire », souligne Daniela Quintanilla, composée de documentalistes et d’experts en sociologie et archéologie.

Depuis le lancement du Plan, l’équipe s’est intéressée à 52 lieux qui pourraient s’avérer être des fosses communes clandestines. Parmi ces endroits, 31 font l’objet d’une enquête. Six devraient commencer à être examinés par la justice et la police scientifique cette année et six autres endroits devraient être étudiés pour la période 2025-2026.

Pour le moment, aucune des 1469 personnes disparues n’a été retrouvée depuis le lancement du Plan. Une situation loin d’être « anormale », relève Cath Collins. Cette fine connaisseuse du Chili post-dictature est professeure de justice transitionnelle à l’université Diego Portales à Santiago et à l’université Ulster à Belfast. « La première année d’un programme de cette envergure ne peut pas tout de suite donner lieu à des fouilles et des résultats. Il faut dans un premier temps collecter des informations et planifier les recherches », analyse-t-elle.

L’intelligence artificielle au service de la recherche des disparus de la dictature

La collecte d’informations est l’un des autres défis. Et c’est une première pour le pays : le gouvernement va s’appuyer sur l’intelligence artificielle pour croiser des données. Une aide qui peut s’avérer précieuse à l’heure de la reconstitution des jours qui séparent la détention de ces 1 469 personnes de leur disparition.


Depuis le retour de la démocratie, « pour la première fois, plusieurs administrations se sont réunies afin de définir les documents qui pourraient nous être utiles comme les ministères de l’Intérieur, de la Justice, des Affaires étrangères, de la Défense, mais aussi les Archives nationales », précise Daniela Quintanilla. « Nous avons ainsi identifié plus de 36 000 unités documentaires. » Soit des kilomètres de documents, dont 1% seulement est numérisé aujourd’hui.

Les dossiers des années 1970 et 1980 étaient tapés à la machine. Une fois numérisés, des parties entières de ces documents restent illisibles. Comment récupérer et recouper autant d’informations ? Face à ces milliers de pages, l’État a décidé de concevoir un logiciel qui croisera les données, grâce à l’entreprise chilienne Unholster, dans le but de retracer les évènements entre la détention des disparus et les derniers jours avant leur disparition. Dans un premier temps, cette plateforme sera accessible aux équipes du Plan national de recherche avant d’« être accessible au grand public d'ici à la fin de l’année 2024 », annonce Daniela Quintanilla.

Et le temps presse, car il devient de plus en plus difficile de recouper les témoignages, retrouver les corps et plus encore d’identifier l’ADN des ossements retrouvés, détériorés par l’humidité ou l’eau qui s’infiltre dans le sol.

Le 30 août 2024, lors de la journée internationale des victimes de disparition forcée, Gaby Rivera s’est montrée critique à l’égard de ce plan : « Il est urgent d’obtenir des résultats maintenant. […] Il y a eu beaucoup de réunions et d’instances de coordination, mais sans résultats jusqu'à présent. […] L’information se trouve au niveau des forces armées, nous devons exiger cette information pour rompre le pacte du silence qui empêche de progresser vers la vérité et la justice. 

Trois cents condamnés qui gardent le silence

En fin d'année dernière, près de 300 militaires et civils, dont six femmes, étaient en détention au Chili pour avoir commis un crime contre l’humanité entre 1973 et 1990 - ce chiffre de la Gendarmerie chilienne a été obtenu par RFI après le dépôt de plusieurs recours, dont un auprès du conseil de la Transparence. Ces ex-agents de la dictature qui ont torturé, violé, assassiné, ne parlent pas.

« Ils savent où sont enterrées certaines personnes, ils savent dans quels endroits les enquêtes pourraient être menées », lance Nelson Caucoto. L’avocat défend depuis 1974 les victimes de violations des droits humains commises entre 1973 et 1990. Il a d’ailleurs porté plainte contre Augusto Pinochet pas moins de… 300 fois. Nelson Caucoto estime qu’il « faut aller vers ces prisonniers. Certains pourraient parler pour soulager leur conscience !, avance-t-il. Il est impératif pour le gouvernement actuel que le Plan national de recherche soit un succès. » La recherche des personnes disparues est une « dette éternelle » pour l’État chilien, estime l’avocat qui se montre « optimiste » face à ce Plan national de recherche. « Combien de pays dans le monde continuent d’enquêter sur des crimes commis il y a cinquante ans ? », lance-t-il.

L’initiative est également saluée par l’universitaire Cath Collins qui estime cependant que le Plan pourrait se montrer « davantage efficace ». Elle plaide pour « une meilleure collaboration » entre l’exécutif et le pouvoir législatif pour avancer efficacement dans cette recherche.

En tout cas, les stigmates de la dictature sont toujours présents au Chili. À chaque commémoration du coup d’État, les pancartes ¿Dónde están ? (Où sont-ils) fleurissent dans les cortèges. Plus étonnant : les jours de vote, les noms des personnes victimes de disparition forcée apparaissent sur les listes électorales avec cette mention « personne absente pour cause de disparition forcée ». Ces personnes ont disparu il y a cinquante ans, mais elles n’ont pas de certificat de décès.

Il y a ceux qu’on cherche et ceux que l’État ne cherche pas. Ceux pour qui aucune plainte n’a été déposée, leurs proches craignant trop d’entrer dans un commissariat après avoir été eux-mêmes torturés. Ceux dont le nom n’apparaît pas dans les listes de victimes des commissions de réconciliation établies dans les années 1990 et 2000, faute de preuves. Alors, leur portrait trône dans le salon depuis cinquante ans, comme celui de Patricio Araya. Il est le frère de Manuel Araya, l’ex-chauffeur du poète Pablo Neruda, grâce à qui une enquête sur la mort du poète est ouverte depuis le 31 mai 2011. Manuel Araya, décédé en juin 2023, n’a eu de cesse d’évoquer son frère, disparu le 22 mars 1976. « Je suis sûr que les autorités l’ont confondu avec moi quand ils l’ont arrêté », a-t-il affirmé à plusieurs reprises.

MANUEL ARAYA POSE À CÔTÉ DU PORTRAIT DE SON FRÈRE
(PORTRAIT AU MILIEU EN HAUT), PATRICIO ARAYA,
DISPARU EN 1976. SAN ANTONIO, CHILI, LE 2 FÉVRIER 2023.
PHOTO LAURIE FACHAUX-CYGAN/RFI

Aujourd’hui, 1 228 dossiers concernant des violations de droits humains commises sous Pinochet sont sur les bureaux des juges. C’est 500 de moins que l’an dernier. En Amérique latine, des Plans nationaux de recherche des personnes disparues ont aussi été créés ces quinze dernières années au Mexique, au Salvador et au Pérou.

mercredi, septembre 11, 2024

CHILI : 11 SEPTEMBRE 1973

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C’était le 11 septembre. Détournés de leur mission ordinaire par des pilotes décidés à tout, les avions foncent vers le cœur de la grande ville, résolus à abattre les symboles d’un système politique détesté. Très vite : les explosions, les façades qui volent en éclats, les effondrements dans un fracas d’enfer, les survivants atterrés fuyant couverts de débris. Et les médias qui diffusent la tragédie en direct...

1973 - 11 SEPTEMBRE - 2024

Le cinquante-et-unième anniversaire du coup d’État de 1973 au Chili

par Ignacio Ramonet
DESSIN DE PLANTU PUBLIÉ DANS 
LE MONDE DU 11 SEPTEMBRE 2003

New York, 2001 ? Non, Santiago du Chili, 11 septembre 1973. Avec la complicité des États-Unis, coup d’État du général Pinochet contre le socialiste Salvador Allende, et pilonnage du palais présidentiel par les forces aériennes. Des dizaines de morts et le début d’un régime de terreur long de quinze ans...

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SALVADOR ALLENDE AU PALAIS DE LA MONEDA LE 11 09 1973.  
PHOTO LEOPOLDO VÍCTOR VARGAS
Par-delà la légitime compassion à l’égard des innocentes victimes des attentats de New York, comment ne pas convenir que les États-Unis ne sont pas - pas plus que nul autre - un pays innocent ? N’ont-ils pas participé à des actions politiques violentes, illégales et souvent clandestines en Amérique latine, en Afrique, au Proche-Orient, en Asie... ? Dont la conséquence est une tragique cohorte de morts, de « disparus », de torturés, d’embastillés, d’exilés...

L’attitude des dirigeants et des médias occidentaux, leur surenchère proaméricaine ne doivent pas nous masquer la cruelle réalité. À travers le monde, et en particulier dans les pays du Sud, le sentiment le plus souvent exprimé par les opinions publiques à l’occasion de ces condamnables attentats a été : « Ce qui leur arrive est bien triste, mais ils ne l’ont pas volé! »

Pour comprendre une telle réaction, il n’est peut-être pas inutile de rappeler que, tout au long de la «guerre froide » (1948-1989), les États-Unis s’étaient déjà lancés dans une « croisade » contre le communisme. Qui prit parfois des allures de guerre d’extermination : des milliers de communistes liquidés en Iran, deux cent mille opposants de gauche supprimés au Guatemala, près d’un million de communistes anéantis en Indonésie... Les pages les plus atroces du Livre noir de l’impérialisme américain furent écrites au cours de ces années, marquées également par les horreurs de la guerre du Vietnam (1962-1975).

C’était déjà « le Bien contre le Mal ». Mais à l’époque, selon Washington, soutenir des terroristes n’était pas forcément immoral. Par le biais de la CIA, les Etats-Unis préconisèrent des attentats dans des lieux publics, des détournements d’avions, des sabotages et des assassinats. A Cuba contre le régime de M. Fidel Castro, au Nicaragua contre les sandinistes ou en Afghanistan contre les Soviétiques.

C’est là, en Afghanistan, avec le soutien de deux Etats très peu démocratiques, l’Arabie saoudite et le Pakistan, que Washington encouragea, dans les années 1970, la création de brigades islamistes recrutées dans le monde arabo-musulman et composées de ce que les médias appelaient les «freedom fighters », les combattants de la liberté ! C’est dans ces circonstances, on le sait, que la CIA engagea et forma le désormais célèbre Oussama Ben Laden (lire « Les liaisons douteuses du Pakistan »).

Depuis 1991, les États-Unis se sont installés dans une position d’hyperpuissance unique et ont marginalisé, de fait, les Nations unies. Ils avaient promis d’instaurer un « Nouvel ordre international » plus juste. Au nom duquel ils ont conduit la guerre contre l’Irak. Mais, en revanche, ils sont demeurés d’une scandaleuse partialité en faveur d’Israël, au détriment des droits des Palestiniens (1). De surcroît, malgré des protestations internationales, ils ont maintenu un implacable embargo contre l’Irak, qui épargne le régime et tue des milliers d’innocents. Tout cela a ulcéré les opinions du monde arabo-musulman et facilité la création d’un terreau où s’est épanoui un islamisme radicalement antiaméricain.

Comme le Dr Frankenstein, les États-Unis voient maintenant leur vieille création - Oussama Ben Laden - se dresser contre eux, avec une violence démentielle. Et s’apprêtent à le combattre en s’appuyant sur les deux États - Arabie saoudite et Pakistan - qui, depuis trente ans, ont le plus contribué à répandre à travers le monde des réseaux islamistes radicaux, au besoin à l’aide de méthodes terroristes !

Vieux briscards de la guerre froide, les hommes qui entourent le président George W. Bush ne sont sans doute pas mécontents de la tournure que prennent les choses. Peut-être considèrent-ils même qu’il s’agit d’une aubaine. Car, miraculeusement, les attentats du 11 septembre leur restituent une donnée stratégique majeure dont l’effondrement de l’Union soviétique les avait privés pendant dix ans : un adversaire. Enfin ! Sous le nom de « terrorisme », cet adversaire désigné, chacun l’aura compris, est désormais l’islamisme radical. Tous les dérapages redoutés risquent maintenant de se produire. Y compris une moderne version du maccarthysme qui prendrait pour cible les adversaires de la mondialisation. Vous avez aimé l’anticommunisme ? Vous adorerez l’anti-islamisme !

Ignacio Ramonet.
Directeur du Monde diplomatique de 1990 à 2008.

(1) Lire Alain Gresh, Israël, Palestine. Vérités sur un conflit, Fayard, Paris, 2001.

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jeudi, septembre 05, 2024

CHILI / VOICI LE SALUT QU’A ADRESSÉ DANIEL JADUE À SA SORTIE DE PRISON.

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LA DIPUTADA CARMEN HERTZ, DANIELJADUE ET SA COMPAGNE ANJULI TOSTES
PHOTO PROFIL DANIEL JADUE

Voici le salut qu’a adressé Daniel Jadue à sa sortie de prison. Daniel Jadue n’est pas encore acquitté, le procès continue. Son incarcération en détention préventive a été transformé en assignation totale, jour et nuit, à son domicile. 

par Pierre Cappanera

PIERRE CAPPANERA
PHOTO FACEBOOK

« B onjour, amis, camarades de tout le Chili et du monde entier. Je suis chez moi avec ma famille, avec certains membres des comités, avec des camarades du parti.

L'ANCIEN MAIRE DE RECOLETA DANIEL JADUE
QUITTE L'ANNEXE DU CAPITAINE YÁBER
PHOTO JONNATHAN OYARZÚN

Je suis très heureux de la grande victoire d'aujourd'hui. Le jugement est une décision retentissante qui jette beaucoup de doutes sur ce que d'autres magistrats avaient considéré comme acquis. Aujourd'hui, le magistrat ne considère pas que l'existence des crimes soit prouvée, et encore moins ma participation, et il a donc considérablement réduit les mesures de surveillance. J'ai même eu le sentiment qu'il aurait été possible d’aller plus loin. Mais pour ne pas rencontrer de résistance de la part des plaignants, nous avons accepté l'assignation à résidence. Il ne nous restait que cette demande et ceci va me permettre de commencer à travailler très rigoureusement avec ma défense, avec mon groupe d'avocats, dans un endroit plus tranquille.

Je veux tous vous remercier, je veux vous adresser un salut très, très fraternel, très émouvant, pour toute la solidarité que tous les camarades, amis, tous les camarades du monde entier, m'ont envoyé, pour les merveilleuses lettres que j'ai reçues alors que j'étais privé de liberté et tous les témoignages de solidarité. Je tiens à mentionner tout particulièrement les camarades qui se sont mobilisés pendant ces presque quatre-vingt-treize jours d'emprisonnement. Aux camarades de La Victoria (un quartier de Santiago particulièrement combatif) en particulier, qui étaient là presque tous les jours. Ils m'ont tous envoyé leurs salutations et je suis vraiment très reconnaissant pour tout ce soutien.

Nous allons continuer à travailler, je vais prouver ma totale innocence et, tôt ou tard, nous allons nous retrouver pour continuer à transformer ce pays, quoi qu'il en coûte, et en prenant tous les risques que nous devons prendre.

Je vous embrasse tous ». 


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dimanche, septembre 01, 2024

CHILI : LE RESPONSABLE DU PLUS GRAND SCANDALE DE CORRUPTION EN DÉTENTION

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[L'AVOCAT RIPOUX LUIS HERMOSILLA]
CAPTURE D'ÉCRAN
Chili : le responsable du plus grand scandale de corruption en détention / Santiago. Le célèbre avocat chilien Luis Hermosilla est accusé de corruption, de délits fiscaux et de blanchiment d’argent. Il est considéré comme l’instigateur du plus grand scandale de corruption de l’histoire récente du pays.

par Alexandre Leclerc

«Le Parrain»
MÈME INTERNET

Selon les médias, Hermosilla a représenté à plusieurs reprises depuis 1991 des dossiers impliquant d’importants représentants du monde des affaires, de la politique et de la société. En tant que conseiller de deux belles-familles, il s’est enrichi personnellement. Il aurait obtenu des transactions illégales avec de fausses factures en soudoyant des fonctionnaires. Le portail en ligne El Mostrador le compare au conseiller de Vito Corleone, Tom Hagen, du film classique « Le Parrain I ».

 [L'avocat ripoux Luis Hermosilla]
PHOTO AGENCIA UNO

À l’aide de relevés bancaires, le parquet a pu prouver qu’environ 5,5 millions d’euros sont passés entre les mains d’Hermosilla depuis 2017. Par ailleurs, environ 180 000 euros en espèces ont changé de mains.


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« DANIEL JADUE GRAN SEÑOR »
RUMBA POR LA LIBERTAD
 DE DANIEL JADUE

RUMBA POR LA LIBERTAD DE DANIEL JADUE
TEXTO CANCIONERO POPULAR, MÚSICA AIDA SUNO

En 1991, Hermosilla a représenté la famille Guzmán comme procureur pour l’assassinat de Jaime Guzmán, le père idéologique de la constitution de la dictature militaire, toujours en vigueur. Dans un cas, il a établi des contacts avec l’un des plus grands épiciers du Chili. Il a ensuite défendu le pasteur d’une école catholique d’élite accusé de maltraitance sur enfants. Les enfants des parlementaires et des ministres du camp politique de droite y étaient inscrits. Dans d’autres affaires, il a défendu un avocat du tribunal d’arbitrage de la Chambre de commerce de Santiago (CCS) et le fils du directeur général de la filiale chilienne du géant international de la construction Azvi.

FONDATEUR DU GRUPO PATIO ET CLIENT D'HERMOSILLA :
LES PARTENARIATS D'ANTONIO JALAFF AVEC LA BANQUE
 QUI A BLANCHI L'ARGENT DE LA DROGUE EN ESPAGNE
PHOTOMONTAGE CIPER

Au cours de l’enquête, le ministère public a découvert les sociétés Patio et Factop, dont les propriétaires entretenaient des liens familiaux étroits. Les Sauer dirigeaient la société d’affacturage Factop et les Jalaff dirigeaient un centre commercial à Santiago. Les Jalaff se sont rapidement développés dans tout le Chili avec la chaîne Patio. Lorsque l’entreprise a rencontré des difficultés financières, elle a créé des factures pour des transactions inexistantes, qui ont été remboursées via Factop. Hermosilla était l’adjoint et l’ami personnel d’Antonio Jalaff au conseil d’administration de la société Patio et profitait de cette position de confiance pour financer sa vie luxueuse.

Hermosilla avait un confident au bureau des impôts et au bureau du commissaire aux comptes qui, moyennant rémunération, fournissait des informations sur toutes les transactions des deux sociétés. Tous deux ont reconnu les pots-de-vin et sont actuellement jugés.

Grâce à Luis Hermosilla, les frères Jalaff se lient d'amitié avec Andrés Chadwick.
PHOTOMONTAGE CIPER

Au cours de l’enquête, le parquet a rencontré à plusieurs reprises Andres Chadwick, ancien parlementaire et ministre de l’Intérieur du gouvernement de Sebastian Piñera. Hermosilla et Chadwick se connaissent depuis leurs années d’université. Les relevés bancaires montrent qu’il a reçu environ 190 000 euros d’Hermosilla pour des conseils juridiques et des études entre 2020 et 2023. Chadwick assure que tout va bien et que le parquet enquête toujours.

Lors du procès de Chadwick pour sa responsabilité politique dans les violations des droits humains commises en tant que ministre de l’Intérieur lors des manifestations sociales d’octobre 2019, l’avocat allemand Kai Ambos, spécialiste du droit pénal international, a été appelé comme conseiller. Le contact a été pris par l’avocat Jean Pierre Matus, aujourd’hui juge à la Cour suprême. Le parquet a pu prouver qu’Hermosilla avait ordonné aux Sauer de payer les deux avocats.

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« Hermosilla est en prison Chadwick dans la boue »
DESSIN GATOSCOMUNISTAS

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