mardi, février 09, 2021

CHILI : NOUVELLES JOURNEES DE SOULEVEMENT CONTRE LES VIOLENCES D’ÉTAT

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

PHOTO EDUARDO FORTES,
ASSOCIATED PRESS
Suite au meurtre d’un jeune artiste de rue par un policier, ces derniers jours ont été marqués par de nouvelles fortes mobilisations au Chili. La révolte a éclaté vendredi soir dans la petite ville de Panguipulli, oú plusieurs bâtiments publics ont été incendiés – dont le commissariat. La colère s’est rapidement répandue à l’ensemble du territoire chilien. A Santiago, un grand rassemblement sur la Place Ñuñoa s’est vu brutalement réprimé par les forces de l’ordre. Un commissariat de Maipu, la plus grande commune de la capitale, a été incendié par des jets de fumigènes. De nombreuses barricades, des jets de cocktails molotov et des bus incendiés ont été observés un peu partout dans le pays.

par Mauricio Coulon

Ce nouveau soulèvement dans le pays sud-américain vient en réponse au meurtre du jeune Francisco Martinez Romero, jongleur de rue qui s’est fait abattre vendredi après-midi à bout portant par un carabinier, un policier chilien. Ce dernier a été arrêté et sa garde à vue a été prolongée jusqu’à son passage devant un juge. Les images divulguées de ce fait ont suscité l’émoi au sein de la population et ont débouché sur cette forte mobilisation, avec comme principales revendications la justice pour Francisco, la protection des artistes de rue et une refondation complète de l’institution militaro-policière des Carabiniers. Une mutinerie a même éclaté en prison en hommage au défunt !

Plus d’un an après l’éclatement social qui a marqué durablement le pays, cet événement vient à nouveau rallumer davantage le feu toujours latent au sein de la société chilienne. Les messages appelant à la mobilisation à travers tout le territoire annoncent une nouvelle semaine de forte pression sociale sur le gouvernement de Piñera, toujours en place malgré le soulèvement de 2019 et le non-respect des Droits de l’Homme constaté par un nombre important d’observateurs, dont un rapport détaillé d’Amnesty International.

SUR LE MÊME SUJET :