mercredi, octobre 20, 2021

ÉVASION FISCALE : POUR VARGAS LLOSA, LES PANDORA PAPERS SONT «FAUX»


Prix Nobel de littérature en 2010, Mario Vargas Llosa a été cité à deux reprises dans des révélations massives liées à l'évasion fiscale : les Panama Papers, en 2016, et, à présent, les Pandora Papers. Selon les documents étudiés dans le cadre de cette dernière enquête, Vargas Llosa aurait été le principal titulaire d'une société offshore, ouverte dans les Îles Vierges britanniques, paradis fiscal notoire.
En Espagne, l'association parlementaire pour la tauromachie a décerné quelques récompenses, dans le cadre de la Fiesta de los Toros, célébration nationale : Mario Vargas Llosa figurait parmi les lauréats, et le journal La Sexta, qui a participé à l'enquête des Pandora Papers, n'a pas manqué l'occasion de l'interroger sur les révélations.

D'après La Sexta et El Pais, le nom de l'écrivain apparaissait sur des documents relatifs à la société Melek Investing, société enregistrée en 2015 dans les Îles Vierges britanniques, un paradis fiscal mondialement connu. Melek Investing avait visiblement pour finalité la gestion des droits d'auteur de l'écrivain, ainsi que le produit de ventes immobilières réalisées à Madrid et Londres.

D'après l'agence littéraire Carmen Balcells, qui représente l'écrivain, la société Melek Investing aurait été créée par la banque d'investissement américaine Jefferies Group LLC, à laquelle Mario Vargas Llosa avait confié la gestion de ses biens. La création de la société dans les Îles Vierges britanniques serait intervenue au moment du divorce de l'auteur et de Patricia Llosa Urquidi.

1,1 million $ aurait transité par Melek Investing. «Cette somme est le fruit des économies [de Mario Vargas Llosa]. Cette société, au cours de sa brève existence, a seulement géré un portfolio d'investissement pendant un certain temps, et qui est désormais déclaré en son nom, depuis la liquidation [de la société] », précisait l'agence littéraire au début du mois d'octobre.

En 2016, le nom de l'écrivain avait déjà été associé à une société basée dans un paradis fiscal, à l'occasion des Panama Papers.

Libéral et partisan d'une baisse des impôts

Interrogé, Mario Vargas Llosa persiste et signe : les documents révélés par l'enquête sont « absolument faux ». « Ma signature n'apparait à aucun moment. Je n'ai pas utilisé ces sociétés, je ne les ai pas vendues, je ne sais pas si c'est une banque ou une agence qui a géré mes impôts en Angleterre », a-t-il poursuivi.

Qu'à cela ne tienne, La Sexta a publié les documents évoqués, qui font bien apparaitre la signature du Prix Nobel de littérature.

Partisan d'un libéralisme économique assez débridé — il a dernièrement jugé que Macron était trop timoré dans ce domaine, si, si —, Mario Vargas Llosa s'est récemment présenté comme un soutien déclaré de la droite au Pérou, en début d'année 2021.

En 2016, il avait proposé de lutter contre l'évasion fiscale en... réduisant les impôts des plus riches. « Il y a des pays où les impôts sont comme des expropriations. [...] Il faut respecter la loi pour que la démocratie fonctionne, mais il faut que la loi soit réaliste et pas irréelle. Il y a des lois qui vous poussent à transgresser la loi », affirmait-il alors...