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Un tribunal de Londres a officiellement rendu une ordonnance d’extradition du fondateur de WikiLeaks et il revient désormais à la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel de l’approuver.
La justice britannique a autorisé formellement ce mercredi 20 avril l’extradition du fondateur de WikiLeaks Julian Assange aux États-Unis qui veulent le juger pour espionnage, après des années de bras-de-fer judiciaire.
Le tribunal de Westminster Magistrates à Londres a officiellement rendu une ordonnance d’extradition et il revient désormais à la ministre britannique de l’Intérieur Priti Patel de l’approuver, bien que les avocats de la défense puissent encore faire appel devant la Haute Cour.
Dans sa décision ce vendredi, la Cour estime que les Etats-Unis ont fourni des assurances sur le traitement qui serait réservé au fondateur de WikiLeaks en cas d’extradition, répondant ainsi aux inquiétudes de la juge de première instance.
« Grave erreur judiciaire »
La compagne de Julian Assange, Stella Moris, a immédiatement dénoncé une « grave erreur judiciaire », dans un communiqué transmis par WikiLeaks.
Les États-Unis reprochent à Julian Assange d’avoir diffusé, à partir de 2010, plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan. Poursuivi notamment pour espionnage, il risque jusqu’à 175 ans de prison dans une affaire qui représente, selon ses soutiens, une attaque gravissime contre la liberté de la presse.
Julian Assange, otage de son procès
Incarcéré dans une prison de haute sécurité près de Londres, Julian Assange avait été arrêté par la police britannique en avril 2019 après avoir passé sept ans dans l’ambassade londonienne de l’Equateur où il s’était réfugié alors qu’il était en liberté sous caution. Il craignait alors une extradition vers les États-Unis, ou la Suède où il faisait l’objet de poursuites pour viol depuis abandonnées.
Lors de l’audience en appel au sujet de son extradition, qui s’est tenue sur deux jours fin octobre, les États-Unis ont cherché à rassurer sur le traitement qui serait réservé au fondateur de WikiLeaks. L’avocat représentant le gouvernement américain, James Lewis, a assuré qu’Assange ne serait pas incarcéré à la prison de très haute sécurité ADX de Florence, dans le Colorado, surnommée l’« Alcatraz des Rocheuses », où sont notamment détenus à l’isolement quasi-total des membres d’Al-Qaïda.
Risque de suicide
La justice américaine s’assurerait que le fondateur de WikiLeaks reçoive les soins cliniques et psychologiques nécessaires et qu’il puisse demander à purger sa peine en Australie, avait-il affirmé. L’avocat de Julian Assange, Edward Fitzgerald, avait quant à lui rétorqué que les assurances américaines ne changent rien et que subsiste « un grand risque de suicide, quelles que soient les mesures » qui seraient prises.
Le mois dernier, Stella Moris, la compagne de Julian Assange avec laquelle il a eu deux enfants lorsqu’il était reclus à l’ambassade d’Equateur, a annoncé que le couple avait reçu l’autorisation de se marier à la prison de Belmarsh où l’Australien est détenu. Il a également reçu le soutien d’une quarantaine de députés français de tous bords qui ont plaidé pour que Julian Assange puisse bénéficier de l’asile politique en France.
Lire aussi : « IL N’Y A QUE NOUS POUR AIDER ASSANGE ! », par Slavoj Zizek
Julian Assange se trouve sous le coup de poursuites lancées sous la présidence de Donald Trump. Sous le prédécesseur de ce dernier, Barack Obama qui avait Joe Biden pour vice-président, la justice américaine avait renoncé à poursuivre le fondateur de WikiLeaks. Mais l’élection de Joe Biden à la Maison Blanche n’a pas apporté l’inflexion espérée par les soutiens de l’Australien.
« Profondément inquiètes », plusieurs ONG, dont Amnesty International, Human Rights Watch et Reporters sans frontières, ont demandé mi-octobre dans une lettre ouverte au ministre américain de la Justice Merrick Garland d’abandonner ces poursuites. Par L'Obs avec l'AFP
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