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LE PRÉSIDENT CHILIEN, GABRIEL BORIC, PRÉSENTE LE PREMIER BUS À HYDROGÈNE DU PAYS, FRUIT D’UNE COLLABORATION PUBLIC-PRIVÉ, LE 11 DÉCEMBRE 2024. PHOTO ALEX IBANEZ |
Sciences et environnement Énergie / Recherche . Des milliers de milliards de tonnes d’hydrogène sous nos pieds ? / Des géologues viennent de publier des estimations colossales de la quantité d’hydrogène naturel présent dans des poches souterraines. De quoi rêver d’une relance de la filière pour atteindre les objectifs carbone de la planète. Mais des questions essentielles demeurent.
INFOGRAPHIE RODRIGO ANGUIANO |
“Cela fait un moment déjà qu’on nous dit que l’hydrogène est l’avenir des carburants”, souligne le site américain IFLScience. Avant de lister les qualités de l’hydrogène : “Il est propre, puisqu’il produit seulement de l’eau et de la chaleur, possède une densité énergétique (la quantité d’énergie par unité de volume) encore meilleure que celle des piles et peut être produit, stocké et transporté à partir de et avec des ressources déjà existantes.” En revanche, non seulement sa production est difficile et coûteuse, mais elle peut aussi être fortement émettrice de gaz à effet de serre.
CATHERINE DOUTEY, “COURRIER INTERNATIONAL”. |
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Or il existe des réservoirs d’hydrogène naturel qui pourraient contenir, d’après les estimations récentes des chercheurs, plus de 5 000 milliards de tonnes d’hydrogène. Dans leur article paru dans Science Advances, Geoffrey Ellis et Sarah Gelman, de l’Institut d’études géologiques américain, préviennent que “la grande majorité de cet hydrogène est probablement impossible à récupérer”. Mais “seulement 2 % de la quantité estimée suffiraient à satisfaire la demande mondiale afin d’atteindre l’objectif du zéro émission pendant les deux cents prochaines années”, précise IFLScience.
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Comment produit-on de l’hydrogène aujourd’hui ?
À l’aide de couleurs, on classifie la méthode – plus ou moins vertueuse – qui est utilisée pour produire l’hydrogène. L’hydrogène gris est fabriqué à partir d’hydrocarbures, notamment le gaz naturel. Le processus génère du dioxyde de carbone, largué dans l’atmosphère, et de l’hydrogène, utilisé dans les voitures ou les chaudières.
L’hydrogène vert, lui, est issu des énergies renouvelables et présente normalement une empreinte carbone neutre. Le jaune est fabriqué grâce à de l’électricité d’origine nucléaire.
Parmi les autres filières de l’hydrogène, la bleue reprend les premières étapes de la production du gris, mais stocke le dioxyde de carbone émis dans d’anciennes poches géologiques de gaz ou de pétrole vides, plutôt que de le relâcher dans l’atmosphère.
Concernant l’hydrogène naturel, qui permettrait de se passer de ces étapes de production, il reste à son sujet des questions essentielles, comme celle de savoir où il se trouve, mais aussi s’il est bien là où les modèles le prédisent, ou s’il s’est échappé de son réservoir géologique au fil du temps.
Courrier international
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PHOTO ANTOFAGASTA.CL |