dimanche, décembre 15, 2024

JARDIN : QUAND LE MYRTE DU CHILI NOUS FAIT VOYAGER

 

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LUMA APICULATA, ÉGALEMENT APPELÉE MYRTE DU CHILI.
PHOTO PETER / STOCK.ADOBE.COM

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Actualité / Art de vivre / Jardin : quand le myrte du Chili nous fait voyager / En ce moment, c’est un grand arbuste originaire du Chili qui fait le show au jardin. Son tronc accroche le regard car son écorce s’exfolie, laissant apparaître le bois luisant, où tous les tons mordorés s’affichent en camaïeu gourmand, allant de vanille à café en passant par l’abricot et le caramel.

par Noémie Vialard

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plus il vieillit, plus il est magnifique. Luma apiculata, appelée aussi myrte du Chili, est attractif toute l’année, arborant un petit feuillage persistant, vert foncé, tout brillant. En fin d’été, il se couvre d’une myriade de fleurettes blanc pur, parfumées, suivies, en automne, de mignonnes mini-baies noires, comestibles. Si leur saveur est peu marquée, elles font leur effet lorsqu’elles sont éparpillées sur un dessert, dans une salade de fruit, et même dans une sauce pour accompagner un magret de canard, par exemple…

► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR

Luma apiculata est réservé aux jardins au sol drainé et où la température ne descend pas en dessous de – 10°.

Bien que l’on puisse la conduire en forme libre et touffue, plus haute que large, cette plante de 4 et 7 mètres se prête parfaitement à la taille, ce qui lui donne une silhouette aérée, mettant en valeur son splendide bois velouté. Pour un plein feu encore plus accentué sur cette écorce, la taille en nuages lui convient bien, les branches partant presque naturellement à l’horizontale.

La taille en nuages, inspirée des jardins japonais – niwakis est le nom donné à ces arbres travaillés à la manière des bonsaïs – consiste à ne conserver que la structure principale, c’est-à-dire les branches charpentières et à former des plateaux aux extrémités. La silhouette devient sculpture, avec un houppier découpé en plusieurs nuages de verdure disposés de façon élégante et harmonieuse. Le port naturel de certaines espèces les prédispose à cette taille spécifique. Ce myrte en fait partie.

La taille en transparence lui convient aussi parfaitement. Elle tend à imiter la nature. Regardez les vieux arbres : ils s’éclaircissent peu à peu, en perdant les branches de l’intérieur de la cime, en laissant la lumière et l’eau de pluie y pénétrer. Ainsi, toute une flore spontanée s’installe sous la ramure. Élaguez les branches basses et moyennes, afin que les rayons de soleil puissent passer à certaines heures de la journée, tout en magnifiant leur silhouette. Il faut beaucoup d’observation avant de supprimer les branches qui masquent la ramure, et de mettre en valeur celles qui sont intéressantes. Il faut réduire le centre, sans réduire la couronne, pour conserver l’envergure.

Sa végétation permet aussi d’en faire une topiaire, à préparer dès son plus jeune âge. Cet art consiste à sculpter le végétal avec imagination et esthétisme. Animaux, personnages étranges, mais aussi colonnes, spirales, tunnels, haies en vagues… C’est à la plantation qu’il faut commencer la coupe, en rabattant la plante d’un tiers afin qu’elle se ramifie. L’année suivante, la taille consiste en quelques amorces de la forme déterminée. Ensuite, chaque année, pendant quatre ou cinq ans, au printemps et à l’automne, il ne reste qu’à peaufiner l’aspect. Après, la taille de maintien se pratique au printemps et à l’automne… à vie !

Si la coupe se pratique en automne ou en fin d’hiver, en évitant les grosses chaleurs et les gelées, il est possible de rectifier le port à n’importe quel moment. C’est en isolé que cet arbuste prend toute sa force si on le façonne. Laissé libre, il s’intègre parfaitement à une haie ou bien il fait un beau fond de massif, se détachant bien au milieu de végétaux caducs.

LUMA CHEQUEN (MOLINA) A.GRAY


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