mercredi, novembre 27, 2019

FACE À LA RÉPRESSION EN COURS, LA FRANCE REFUSE DE CONSEILLER LE CHILI SUR LE MAINTIEN DE L'ORDRE

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LES MANIFESTATIONS AU CHILI ONT FAIT 23 MORTS.
PHOTO CLAUDIO REYES / AFP
Ce pays fait face à une vague de contestation sociale vivement réprimée et sans précédent depuis le retour de la démocratie en 1990. 
«  CHILI : LE PRÉSIDENT RECONNAIT QUE 
DES «ABUS ONT PU ÊTRE COMMIS»  »
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La police nationale française se désolidarise des pratiques de son homologue chilienne. Alors que la répression des manifestations - qui ont fait 23 morts et plus de 2000 blessés - est dénoncée par plusieurs ONG, la France a refusé d'apporter ses conseils en matière de maintien de l'ordre au gouvernement chilien qui fait face à une vague de contestation sociale vivement réprimée et sans précédent depuis le retour de la démocratie en 1990, a annoncé ce mercredi 27 novembre la police nationale au Figaro.


«Nous ne conduisons pas de coopération en matière de maintien de l'ordre avec les autorités chiliennes dans la période actuelle, et les projets éventuels que devaient être menés sont ajournés», a indiqué la même source. Le gouvernement du président conservateur Sebastian Piñera avait récemment annoncé que les polices anglaise, espagnole et française conseilleraient les forces chiliennes pour aider au maintien de l'ordre dans le pays.

Le sous-secrétaire au ministère de l'Intérieur chilien, Rodrigo Ubilla, a expliqué ce mercredi au site Emol.com que cette collaboration devait consister en un partage d'expériences concernant l'approche des «situations de conflit intenses et de violences telles qu'elles ont été observées ces derniers jours».

40 jours de troubles


L'ATTITUDE DE LA POLICE EST DÉNONCÉE PAR PLUSIEURS ONG.
PHOTO REUTERS/JOSE LUIS SAAVEDRA
Depuis quarante jours, une vague de contestation embrase le Chili, portée par des revendications sociales comme la hausse du salaire minimum et marquée par de violents affrontements. La mobilisation a fait 23 morts, dont cinq après l'intervention des forces de sécurité, et plus de 2 000 blessés.


Plusieurs ONG dont Human Rights Watch (HRW) ont dénoncé «de graves violations des droits de l'Homme de la part de la police». Le directeur pour les Amériques de cette ONG, Jose Miguel Vivanco, a affirmé avoir reçu des centaines de plaintes concernant «un usage excessif de la force dans les rues et des abus contre des détenus».

Un universitaire, Gustavo Gatica, a perdu totalement la vue après avoir été blessé par des tirs des forces de l'ordre le 8 novembre lors d'une manifestation à Santiago, a indiqué mardi l'hôpital dans lequel il a été soigné. Il s'agit du premier manifestant rendu entièrement aveugle depuis le début de ces manifestations, et son cas est devenu le symbole des nombreux blessés aux yeux en raison de ces projectiles spéciaux utilisés par la police, qu'elle s'est engagée à abandonner. La Croix-Rouge chilienne a affirmé qu'elle continuait à traiter des patients blessés par ces tirs.

Depuis un an et le début du mouvement des «gilets jaunes», les forces de l'ordre françaises et le gouvernement sont très critiqués pour leurs opérations de maintien de l'ordre, en raison notamment des tirs de lanceurs de balles de défense (LBD) qui ont éborgné plusieurs manifestants.

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DESSIN CARLOS LATUFF 
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