mercredi, novembre 20, 2019

APRÈS 200 MANIFESTANTS ÉBORGNÉS, LA POLICE SUSPEND L'UTILISATION DE MUNITIONS CONTROVERSÉES

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CARABINIER DÉCORÉ POUR SA « BAVURE »
DESSIN ALEN LAUZAN
Les tirs de chevrotine en caoutchouc ont causé des blessures graves aux yeux chez environ 200 Chiliens en un mois de crise sociale sans précédent.
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CARLOS VIVANCO
   «  EBORGNÉS, ILS PORTENT LES MARQUES 
INDÉLÉBILES DES TROUBLES AU CHILI »
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UN  MANIFESTANT  PORTANT UN CASQUE DE CYCLISTE, 
DÉCORÉ AVEC DES CARTOUCHES À CHEVROTINES  
UTILISÉES PAR LES POLICIERS À SANTIAGO DU CHILI
LE MERCREDI 20 NOVEMBRE 2019 
PHOTO RODRIGO RODCA
La police chilienne a annoncé ce mardi 19 novembre suspendre l’utilisation de munitions controversées qui ont provoqué de graves lésions oculaires chez plus de 200 manifestants.

 « LE CHILI  ÉVEILLÉBORGNE »
La crise sociale sans précédent qui secoue le Chili depuis un mois a fait 22 morts, dont cinq à la suite de l’intervention des forces de l’ordre, et plus de 2.000 blessés. Parmi eux, les quelque 200 Chiliens blessés aux yeux, parfois jusqu’à en perdre la vue, par des tirs de chevrotine en caoutchouc sont devenus le symbole de la répression policière dénoncée par de nombreuses organisations des droits de l’Homme.

Le président chilien Sebastian Piñera a condamné pour la première fois dimanche dernier les violences policières et promis qu’il n’y aurait pas d’impunité contre leurs auteurs.

Aussi dures qu’une roue de skateboard


UN MANIFESTANT PASSE DEVANT UNE FRESQUE DE 
SOUTIEN AUX ÉBORGNÉS DE LA MOBILISATION AU CHILI.
PHOTO PILAR OLIVARES, REUTERS 
Par mesure de prudence, il a été ordonné de suspendre l’utilisation de ces munitions non létales” dans les manifestations, a déclaré le directeur général de la police, Mario Rozas.

La police affirme que ces munitions sont en caoutchouc mais, selon une étude de l’Université du Chili, elles sont constituées de 20% de caoutchouc et à 80% de silice, de sulfate de baryum et de plomb, ce qui les rend aussi dures “qu’une roue de skate”.

MANIFESTANTS ÉBORGNÉS
À la suite d’une enquête interne, qui a révélé des 
divergences” avec les informations fournies par la société qui vend ces munitions, ces dernières ne pourront désormais plus être utilisées dans les manifestations que “comme mesure extrême et exclusivement pour la légitime défense lorsqu’il existe un danger imminent de mort”, a précisé Mario Rozas.
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CARABINIER DÉCORÉ 
POUR SA « BAVURE »
DESSIN ALEN LAUZAN