jeudi, décembre 21, 2006

LE TRAÎNEAU DU PÈRE NOËL DANS LE CIEL CHILIEN?



















Observatoire de Paranal, au Chili, lundi dernier. Peu après 4h du matin (9h heure française), Christian Esparza découvre sur l'un des télescopes un objet en mouvement qui traverse le ciel. Il prévient Thomas Rivinius, astronome à ce poste-avancé de l'Observatoire austral européen (Eso).

"Je suis allé dehors pour être sûr qu'il ne s'agissait pas d'un effet optique", déclare ce dernier. Entre temps, la longue traînée lumineuse s'est transformée en nuage avant de disparaître. Débute alors une enquête pour déterminer l'origine de ce phénomène mystérieux, explique l'Eso sur son site. Emmanuel Jehin, un spécialiste des comètes, vient en renfort. Après avoir vu et revu les images, il est catégorique : il ne s'agit ni d'une météorite, ni d'une comète. Il ne s'agit pas non plus de la Station spatiale internationale ou d'un satellite : ni l'un ni l'autre ne sont censés passer au-dessus du Chili à cette heure-là... et encore moins finir en nuage !

Vitesse phénoménale

Après vérification sur le web, les spécialistes ont confirmation que l'étrange phénomène a également été enregistré par l'observatoire Gemini South, à 600 km au sud de Paranal. Grâce aux données recueillies, ils parviennent à calculer la distance de l'objet : il se déplaçait à 6000 km d'altitude en début de parcours puis à 12.000 km sur les dernières images. Sa vitesse de déplacement est phénoménale.

Il ne peut s'agir que d'un véhicule motorisé. Les chercheurs excluent la possibilité qu'il s'agisse d'un Ovni ou du traîneau du Père Noël car le 24 décembre est encore loin — la preuve que l'on peut être scientifique et avoir de l'humour. Finalement, le mystère est levé : l'agence spatiale japonaise (Jaxa) a procédé dans la matinée au lancement d'une fusée H-IIA. L'objet céleste, révèle l'Eso, est "très probablement le deuxième étage du lanceur" et le nuage a très certainement été provoqué par un largage de comburant afin d'éviter que la fusée explose en milliers de morceaux. Et l'Eso de conclure : "Après avoir trouvé la solution avec ses collègues, Thomas Rivinius a pu enfin aller dormir".