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L'évêque de Temuco, au Chili, a exprimé ce dimanche 26 juillet toute son inquiétude concernant les neuf représentants mapuches incarcérés en grève de la faim depuis le 4 mai 2020. Au cœur de leur geste extrême, la question de leurs terres ancestrales.
PHOTO AFP
L'évêque de Temuco, dans le sud du Chili, a partagé son inquiétude dans une tribune publiée ce dimanche dans le Diario Austral de la Araucania. Il demande aux autorités de prendre en charge les questions qui ont conduit à la grève de la faim de ces neuf représentants du mouvement mapuche, emprisonnés dans les prisons de Temuco, d'Angol et de Lebu. Ils revendiquent des droits sur la terre de leurs ancêtres et se considèrent comme des prisonniers politiques. Ils ont commencé leur protestation le 4 mai, assurant qu'ils veulent la porter à «des conséquences extrêmes».
L'Église rejette tout ce qui est contre la vie, écrit Mgr Vargas Bastidas, soulignant combien «sa position est connue en ce qui concerne les graves violations des droits de l'Homme et les injustices "criant au ciel", l'avortement et l'euthanasie, les mauvais traitements des personnes âgées, la haine, la violence et le terrorisme, le racisme, l'exclusion et la discrimination, la traite des êtres humains, les abus de pouvoir, de conscience et les abus sexuels contre les femmes et les enfants», au point que «l'Église elle-même a dû demander pardon pour la conduite répréhensible de certains de ses ministres sur ces questions».
Trouver de nouvelles formes de protestation
Au vu de tout cela, donc, et «conformément à ces valeurs», Mgr Vargas Bastidas a ajouté que «nous ne pouvons qu'exprimer notre grande préoccupation pour le peuple Mapuche qui a entamé une grève de la faim depuis plus de deux mois, mettant ainsi sa santé et sa vie en grand danger».
Le prélat, inquiet de cet acte de protestation, a exhorté les Mapuches «à envisager de nouvelles façons d'appliquer cette pression qui, bien que pacifique, est en même temps extrême, car elle met à l'épreuve les valeurs essentielles de l'individu, comme la vie et la liberté, qui sont toutes deux au centre de la dignité humaine».
L'évêque de Temuco a également souhaité «que les autorités puissent prendre en charge les questions fondamentales qui sous-tendent cette action délicate». Il a fait référence à «une politique d'État, fruit d'une volonté politique claire et transversale qui, à la lumière des traités signés par le Chili», «peut, une fois pour toutes, avancer de manière décisive et efficace dans les questions en suspens avec ses peuples indigènes».
Appel au dialogue
Il a ensuite invité «la Région, ses différents dirigeants, au-delà de ce que fait l'État, à prendre leurs responsabilités, à travers des instances de dialogue réel et fructueux, sans exclusions, en brisant les méfiances et les préjugés, en créant un climat qui leur permette de s'écouter mutuellement et de partager les grandes attentes de tous, et de rechercher à partir de là des formules qui leur permettront de s'entraider».
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