lundi, novembre 12, 2012

LES MAPUCHE, CITOYENS DE SECONDE ZONE

« CAUPOLICÁN »
 SCULPTURE DE NICANOR PALZA

La plus nombreuse des neuf ethnies du pays focalise les clichés. Son identité est, depuis toujours, en mal de reconnaissance.

Mi-octobre, le président ­chilien Sebastián Piñera a publié une tribune dans le quotidien El Mercurio où il présentait ses idées pour un « traitement nouveau » des peuples originaires de son pays, en majorité des Mapuche. Le même jour, la police réprimait un groupe de manifestants de la cause indienne au seul motif qu’ils avaient coupé la circulation sur ­l’artère principale de la capitale, Santiago. L’expression «traitement nouveau » n’est pas nouvelle ­dans la rhétorique des dirigeants ­chiliens : de Patricio Aylwin [du Parti démocrate-chrétien, président de 1990 à 1994, à la suite des premières élections démocratiques qui ont suivi la dictature d’Augusto Pinochet] à Sebastián Piñera [parti Rénovation nationale (droite), élu en mars 2010], en passant par Michelle Bachelet [Parti socialiste, 2006-2010], tous les présidents s’en sont prévalus pour définir une série de mesures censées en finir avec le statut de citoyens de seconde zone dans lequel sont cantonnés la plupart des Indiens.