vendredi, septembre 21, 2007

L'extradition vers le Pérou d'Alberto Fujimori est autorisée


La Cour suprême du Chili a autorisé, vendredi 21 septembre, l'extradition de l'ex-président péruvien Alberto Fujimori (1990-2000) vers le Pérou, où la justice l'accuse de corruptions et violations des droits de l'homme. L'arrêt de la Cour suprême, qui est la plus haute instance judiciaire du pays, ne peut pas faire l'objet d'un appel.

La justice péruvienne le réclame pour le massacre en 1991 de quinze habitants du quartier de Barrios Altos à Lima et l'assassinat, l'année suivante, de neuf étudiants et d'un professeur de l'université de La Cantuta, dans la banlieue de la capitale, par un escadron de la mort.

CANDIDAT AU JAPON

Il est également accusé d'avoir remis 15 millions de dollars à son conseiller et homme de main, Vladimiro Montesinos, aujourd'hui en prison pour quinze ans après une première condamnation. Alberto Fujimori, qui avait démissionné par fax sur fond de scandale avant de se réfugier cinq ans au Japon, avait été arrêté au Chili après son arrivée inopinée en novembre 2005.

L'ancien dirigeant, qui avait profité d'une tournée en Asie pour s'enfuir il y a sept ans, avait tenté un incroyable pari en arrivant le 6 novembre 2005 à Santiago, d'où il comptait mener une campagne pour la présidentielle péruvienne. Mais il fut interpellé par les policiers chiliens dans sa suite d'un hôtel cinq étoiles. Libéré sous caution six mois plus tard, il fut mis en résidence surveillée.

Bloqué au Chili et voyant sans doute que la menace d'extradition se précisait, il s'est présenté, sans succès, au Sénat japonais sous l'étiquette du Nouveau Parti du peuple japonais, groupe dissident du Parti libéral-démocrate. Au Pérou, le verdict était attendu avec impatience par les organisations des droits de l'homme et les familles des disparus ou tués durant le régime d'Alberto Fujimori.