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La désignation de Miguel Diaz-Canel comme nouveau premier secrétaire, poste le plus important à Cuba, devrait avoir lieu au dernier jour du congrès, lundi.
Le Monde avec l'AFP
UNE DU QUOTIDEN « GRANMA » DU VENDREDI 16 AVRIL 2021 |
D’ici à quelques jours, plus aucun Castro ne sera au pouvoir à Cuba. Le congrès du Parti communiste, qui s’ouvre vendredi 16 avril, mettra fin à six décennies de règne d’une fratrie qui laisse désormais place à une nouvelle génération. Sur l’île, la fonction de premier secrétaire est jugée plus importante que celle de président.
Après la mort de Fidel, en 2016, le départ en retraite de Raul, bientôt 90 ans, qui passe le relais, lundi, au président Miguel Diaz-Canel, tourne une page historique pour l’île et ses habitants, dont presque tous n’ont jamais connu d’autre famille dirigeante que celle des célèbres révolutionnaires.
Déjà président depuis 2018, Miguel Diaz-Canel sera le premier civil à diriger aussi le parti, au sein duquel il a mené toute sa carrière.
À partir de 9 heures (15 heures à Paris), plusieurs centaines de délégués du parti unique, venus de toutes les provinces, se réuniront pour quatre jours dans la capitale, au Palais des conventions, pour débattre des grands sujets du pays. La réunion, à huis clos, s’ouvre soixante ans jour pour jour après la proclamation par Fidel Castro du caractère socialiste de la révolution. Elle sera diffusée au moins partiellement à la télévision.
Avec Raul Castro, devraient aussi partir en retraite certains des grands noms de la génération historique – ceux qui ont fait la révolution de 1959 –, dont le numéro deux du parti, José Ramon Machado Ventura, 90 ans, et le commandant Ramiro Valdés, 88 ans.
Une grogne sociale inédite
Pour Norman McKay, analyste de The Economist Intelligence Unit, «
le départ de [Raul] Castro est un événement marquant, non seulement parce qu’il marque la fin d’une dynastie qui a duré plus de cinquante ans, mais aussi parce qu’il survient dans une période de difficultés et de perturbations économiques importantes ». En effet, les habitants subissent des pénuries alimentaires et une inflation vertigineuse provoquée par la récente unification des deux monnaies locales.
PHOTO CARLOS BARRIA / REUTERS |
« Cela ne veut pas nécessairement dire qu’il y aura un changement brutal dans le style du Parti communiste, [mais] Internet devrait faciliter les demandes de transparence et de libertés, donnant lieu à des défis pour le gouvernement que le Parti communiste aura du mal à ignorer. »
CAPTURE D'ÉCRAN |
Les réseaux sociaux se sont également fait l’écho des demandes de jeunes Cubains pour plus de liberté politique et d’expression. « Que Raul Castro cède la direction du Parti communiste à Cuba n’est pas un vrai changement », a tweeté mardi Marco Rubio, sénateur des États-Unis d’origine cubaine. « Mais le vrai changement est de toute façon en cours », a-t-il ajouté, en référence à ces remous sociaux.
Fatigue vis-à-vis de la politique américaine
PHOTO JUVENAL BALÁN / GRANMA |
Les sanctions de Donald Trump ont notamment fait disparaître en 2019 les bateaux de croisière remplis de touristes américains, puis en 2020 les agences Western Union, où les Cubains recevaient de l’argent de leurs proches à l’étranger. Mais les habitants ont aussi déploré la multiplication des magasins en dollars, devise à laquelle nombre d’entre eux n’ont pas accès.
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« BLOCUS DE CUBA »
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