mercredi, septembre 30, 2020

LE DESSINATEUR ARGENTIN QUINO, PÈRE DE L’HÉROÏNE MAFALDA, EST MORT

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ] 
PHOTO JUAN MABROMATA 

Le dessinateur argentin Quino, de son vrai nom Joaquin Salvador Lavado Tejon, est mort à l’âge de 88 ans, a annoncé son éditeur, Daniel Divinsky, mercredi 30 septembre. « Quino est mort. Toutes les bonnes personnes du pays et du monde entier le pleureront », a-t-il écrit sur son compte Twitter.
Quino a marqué des générations entières avec sa petite héroïne effrontée Mafalda, dont il a dessiné les aventures entre 1964 et 1973. La fillette est pourtant née d’un étrange concours de circonstance. C’est pour faire la promotion des aspirateurs et robots de cuisine Mansfiel, éphémère marque d’électroménager argentine des années 1960, qu’il fut demandé à Quino de créer une bande dessinée combinant les univers des Peanuts et de Blondie.

Un « pessimiste »

MAFALDA
La campagne publicitaire ne se fit jamais, mais un personnage demeura dans les cartons du dessinateur : ainsi naissait Mafalda. On connaît la suite : l’un des comic strips le plus diffusé dans le monde et un petit bijou de critique sociale à travers les saillies d’une gamine issue de la classe moyenne révoltée contre le monde des adultes.

«VOUS VOYEZ ? ÇA C EST LE BÂTON
POUR CABOSSER LES IDÉOLOGIES»

Si les problèmes sur terre ont bien changé depuis l’époque où fut publiée la série, Mafalda reste à jamais la garante et l’incarnation d’un droit universel : celui de « rester une petite fille qui ne veut pas assumer l’univers frelaté de ses parents », comme l’écrivit l’Italien Umberto Eco dans une préface reprise dans une intégrale anniversaire.

MAFALDA ET LIBERTAD (LIBERTÉ)
« Le problème de notre monde est que les enfants perdent l’usage de la raison à mesure qu’ils grandissent. Ils oublient à l’école ce qu’ils savaient à la naissance. Ils se marient sans amour. Ils travaillent pour l’argent et, entrés à l’âge adulte, se noient non pas dans un verre d’eau mais dans un bol de soupe », regrettait Quino dans un entretien au Monde, en 2014.

Lui se décrivait alors ainsi : « Un pessimiste qui a, malgré tout, l’illusion que son travail peut faire changer les choses. »

[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ] 
« PERSONNAGES PRINCIPAUX. »