mardi, novembre 04, 2025

CHILI / PERSPECTIVES DES MIGRATIONS INTERNATIONALES 2025

 [ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ] 

ILLUSTRATION OECD
 

Le Venezuela, la Colombie et la Bolivie étaient les trois principales nationalités des nouveaux arrivants en 2023. Parmi les 15 premiers pays d’origine, la Chine a enregistré la plus forte augmentation (200) et le Venezuela la plus forte diminution (‑89 000) des flux vers le Chili par rapport à l’année précédente.

CAPTURE D’ÉCRAN

En 2024, le nombre de primo-demandeurs d’asile a diminué de 31 %, pour atteindre environ 2 500. La majorité des demandeurs étaient originaires du Venezuela (1 500), de Colombie (600) et de Cuba (100). La plus forte diminution concerne les ressortissants vénézuéliens (‑800). Sur les 1 850 décisions prises en 2024, 6 % étaient positives.

Chili / élection présidentielle le 16 novembre 2025

[ -Ñ- Cliquez sur la flèche pour visionner la vidéo ]

JARA PRESIDENTA   #Vota2 ✌🏼

L’émigration des citoyens chiliens vers les pays de l’OCDE a augmenté de 13 % en 2023, pour atteindre 19 000 personnes. Environ 46 % de ce groupe a émigré vers l’Espagne, 12 % vers les États-Unis et 9 % vers la Nouvelle‑Zélande.

Chiffres clés de l’immigration et de l’émigration – Chili

INFOGRAPHIE OECD

Fin 2023, le gouvernement chilien a promulgué le décret n° 181, qui établit officiellement la nouvelle politique nationale à l’égard de l’immigration et des étrangers (Política Nacional de Migración y Extranjería – PNME). Cette politique s’articule autour de dix piliers thématiques, comprend 28 mesures immédiatement applicables à l’échelle nationale, et comporte une série de projets de loi soumis aussi bien à la Chambre des députés qu’au Sénat en vue de réformer le cadre juridique existant. La PNME vise à mettre le cadre régissant l’immigration au Chili en conformité avec les normes constitutionnelles et internationales, à moderniser les procédures d’immigration et à renforcer la coordination entre institutions. Ses principales priorités consistent à promouvoir la régularisation des migrants, à améliorer leur accès aux services publics et à attirer des ressortissants étrangers hautement qualifiés.

En février 2024, le Chili a promulgué la loi no 21655 pour faire face à la forte augmentation des demandes d’asile. Cette loi a durci les critères d’attribution du statut de réfugié. Elle a instauré une phase d’évaluation préliminaire pour filtrer les demandes « manifestement infondées », de manière à accélérer le traitement des véritables demandes d’asile. Elle exclut par ailleurs du droit d’asile les demandeurs qui ont passé plus de 60 jours dans un autre pays avant d’arriver au Chili.

En novembre 2024, la Chambre des députés a adopté un projet de réforme de la loi sur l’immigration, dont il modifie 56 articles. Au nombre des modifications apportées figurent l’extension des motifs d’expulsion à des infractions telles que les violences domestiques ou la détention illégale d’armes ; l’instauration d’une collecte de données biométriques pour les ressortissants étrangers ; un contrôle plus strict de l’entrée des mineurs non accompagnés ; ainsi qu’un durcissement des peines encourues par les personnes qui facilitent l’immigration irrégulière. Le projet de loi proposait également de porter de cinq à dix ans la durée minimale de résidence requisepour la naturalisation.

En décembre 2024, le Sénat a adopté un projet de loi créant de nouveaux motifs de révocation ou de refus des permis de séjour. Le Service national des migrations (Servicio nacional de migraciones) peut désormais refuser les permis aux ressortissants étrangers ayant commis de manière répétée des infractions mineures telles que des nuisances sonores, des bagarres de rue ou la vente ambulante sans autorisation. Ces infractions n’entraînent pas directement l’expulsion, mais elles peuvent aboutir à la révocation des permis de séjour temporaires.

En janvier 2025, le Sénat a approuvé dans ses grandes lignes le projet de loi relatif à la réforme de l’immigration. Celui-ci doit à présent être examiné par la Commission du gouvernement sur la décentralisation et la régionalisation (Comisión de Gobierno, Descentralización y Regionalización), qui veillera à ce que le texte de loi respecte d’autres critères et d’autres normes.

En 2024, le Service national des migrations a fait état de 1 100 expulsions, dont 690 administratives et 410 judiciaires. Ces dernières avaient été ordonnées par les tribunaux et étaient la conséquence de crimes tels que le vol qualifié avec violence, l’homicide ou la détention illégale d’armes. Le nombre d’expulsions administratives a atteint son niveau le plus élevé de ces sept dernières années. Il témoigne des efforts du gouvernement pour mettre en application le cadre législatif en vigueur et pour renforcer la sécurité nationale.

Par ailleurs, en décembre 2024, les représentants des pays d’Amérique latine et des Caraïbes se sont retrouvés à Santiago à l’occasion d’une réunion au niveau ministériel pour adopter la Déclaration et le Plan d’action du Chili 2024‑2034 (Carthagène + 40). Cette Déclaration fournit un cadre de coopération régionale pour renforcer la protection et l’inclusion des personnes déplacées pour des raisons environnementales, et elle souligne la nécessité de définir des trains de mesures pour faire face aux flux migratoires induits par le changement climatique au cours de la prochaine décennie.

Pour plus d’informations : www.extranjeria.gob.cl | www.serviciomigraciones.cl/en/home/


[ Cliquez sur l'image pour l'agrandir ]

LES OISEAUX MIGRATEURS
DESSIN NÉSTOR SALAS

SUR LE MÊME SUJET :