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| JOSÉ ANTONIO KAST, LE 28 AOÛT 2025 PHOTO CRISTOBAL BASAURE ARAYA | 
Accueil » Monde » Élections présidentielles au Chili : le candidat de la droite radicale bien placé dans les sondages / Élections présidentielles au Chili : le candidat de la droite radicale bien placé dans les sondages / Le 16 novembre 2025, se tiendront les élections présidentielles au Chili. Après le mandat d’un président de gauche devenu très impopulaire, la droite est bien placée dans les sondages. Le scrutin s’annonce comme un tournant majeur pour le pays.
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Par Pauline Darrieus Publié le 30 octobre 2025 à 7h00
Qui est le candidat de la droite radicale, José Antonio Kast, bien placé dans la course à la présidentielle ?
José Antonio Kast est un avocat de métier et un homme politique chilien, catholique, d’ascendance allemande. Il est le fils de Michael Kast Schindele, un Allemand arrivé au Chili dans les années 1950, après avoir combattu dans les rangs de l’armée nazie. Le candidat du Parti Républicain n’a jamais nié ses origines, mais n’a jamais revendiqué cette filiation comme un modèle. « Mon père a été obligé de rejoindre l’armée allemande. Ce n’était pas un criminel. Il a reconstruit sa vie au Chili, avec honnêteté et travail », a-t-il assuré en 2021.
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Chili / élection présidentielle le 16 novembre 2025
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| Une intelligence artificielle (IA) fut alimentée avec les sentiments des tweeters de chaque candidat à la présidence et a été invitée à voir ces sentiments reflétés dans l'image de chaque candidat et voici les résultats : @Jou_Kaiser, @jeannette_jara, @joseantoniokast, @evelynmatthei IMAGEN GENERADA POR IA | 
► À penser en dessin : FENÊTRE SUR COUR
Kast est le leader du Parti Républicain, fondé en 2019, de droite conservatrice, parfois comparé à son homologue étasunien. Député pendant seize ans (2002-2018), il s’est ensuite présenté comme candidat aux élections présidentielles de 2017, 2021 et de celle à venir le 16 novembre 2025 – un éventuel deuxième tour se tiendra le 14 décembre. En 2017, Kast récolte 7,9 % des voix. En 2021, il passe au second tour où il obtient pas moins de 44 % des suffrages, et s’incline face à l’actuel président d’extrême gauche Gabriel Boric.
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Selon le sondage CADEM / Place publique, réalisé du 22 au 24 octobre, José Antonio Kast obtiendrait cette fois 20 % des voix au premier tour, juste derrière la candidate de gauche Jeannette Jara (27 %), et devant Johannes Kaiser (14 %), du parti libertarien, ainsi que Evelyn Matthei (13 %) de l’Union démocrate indépendante, un parti de droite centriste. Certains sondages donnent même la droite gagnante au second tour.
Quels sont les enjeux de cette élection ?
Dans toutes les enquêtes d’opinion, la sécurité est citée par les Chiliens comme la priorité absolue. Selon une enquête du ministère de la Sécurité publique, parue fin 2024, 87 % des citoyens remarquent une augmentation de la délinquance sur les douze derniers mois. En juillet 2025, le Financial Times dénonçait « une vague de violence de la part des gangs », qui redessine le paysage politique chilien. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en dix ans, le taux d’homicides a augmenté de 170 % en, atteignant 6,7 homicides pour 100 000 habitants. Une délinquance qui a un coût annuel non négligeable, évalué à 2,6 % du PIB, ou huit milliards de dollars, par une étude de l’Université catholique du Chili. Les autres préoccupations des Chiliens concernent l’immigration, la corruption, l’inflation, la santé et l’éducation.
Pourquoi la gauche est-elle devenue impopulaire ?
Le président actuel d’extrême gauche, Gabriel Boric, est élu en 2021, sur la promesse d’un renouveau politique. Il est amené au pouvoir, notamment par les jeunes et les mouvements sociaux issus de la contestation de 2019, contre l’augmentation du coût de la vie et la corruption de la classe politique, pour de meilleurs services publics. Il promet une nouvelle constitution pour rompre avec l’héritage de Pinochet, une réforme des retraites, de la santé, de l’éducation…
En 2023, le Chili connaît jusqu’à 14 % d’inflation et un ralentissement de la croissance.
La réalité est tout autre. Son projet de nouvelle constitution est massivement rejeté en septembre 2022. En 2023, le Chili connaît jusqu’à 14 % d’inflation et un ralentissement de la croissance. Au cours de son mandat, plusieurs ministres doivent démissionner en raison d’affaires de financement public douteux. En octobre 2025, seuls 28 % des Chiliens approuvent le président Boric, contre 66 % de désapprobation.
Quelles sont les principales mesures de José Antonio Kast ?
Considérant le rétablissement de la sécurité comme une « urgence nationale », Kast prévoit la mise en place d’un “Plan national de récupération territoriale” pour reprendre le contrôle des zones à forte criminalité, l’augmentation massive du budget des forces de l’ordre, une réforme judiciaire pour durcir les peines, la construction de nouvelles prisons et la création d’un ministère de la Sécurité publique.
Pour réduire l’immigration illégale, Kast promet une fermeture partielle de la frontière nord avec le Pérou et la Bolivie, grâce à « un mur ou une tranchée », l’expulsion prioritaire des immigrés clandestins, la suspension temporaire des visas humanitaires et une révision du droit d’asile.
Sur le plan économique, Kast propose une politique libérale, visant à faire reculer l’État et stimuler l’investissement. Celle-ci passerait par une réduction de l’impôt sur les sociétés, une coupe budgétaire de six milliards de dollars sur six mois, et une réforme du marché du travail. Le tout avec un objectif de croissance annuelle autour des 4 %, contre 2 % à l’heure actuelle.
Faut-il y voir une tendance au niveau de toute l’Amérique latine ?
De plus en plus de journaux étrangers, tels The Guardian, s’interrogent sur « le tournant droitier » de l’Amérique latine. En effet, les récentes élections de Javier Milei, en Argentine, en 2023, et Nayib Bukele, au Salvador, réélu en 2024, peuvent donner l’impression d’un consensus régional. Plusieurs pays d’Amérique latine ont récemment élu des leaders de droite, tels que Santiago Pena, au Paraguay, en 2023, ou Daniel Noboa, en Équateur, en 2025. Néanmoins, il existe des nuances entre ces candidats de droite.
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| DESSIN ALEN LAUZAN | 
Mais surtout, il reste encore des pays d’Amérique latine gouvernés par des figures de gauche, telles que Luiz Lula da Silva au Brésil, Gustavo Petro en Colombie, Yamanda Orsi en Uruguay. Voire d’extrême gauche, comme Nicolas Maduro, le très contesté président du Venezuela.
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